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Pascal Cotton-Haller : « Tous les appareils peuvent traiter en bas volume »

Des adaptations simples permettent d’envisager la pratique de cette technique. Exemple avec cet exploitant de Herpont, dans la Marne.

Traiter à 15 l/ha. C’est ce que fait Pascal Cotton-Haller, exploitant à Herpont (Marne). Pour arriver à ce chiffre, cet agriculteur pratique la technique du bas volume.

« Non pas pour obtenir un débit de chantier élevé mais pour optimiser l’utilisation des produits phytosanitaires tout en réduisant les besoins, explique-t-il. La vitesse n’est en réalité qu’une donnée secondaire.

Travailler à vitesse élevée permet surtout de fonctionner sur une plage de régulation plus précise et d’utiliser des buses de plus gros calibre. Tous les appareils sont capables de traiter en bas volume.

Parmi les pratiquants de cette technique, il n’est pas rare d’en voir évoluer avec des appareils classiques à des vitesses comprises entre 10 et 15 km/h.

Ces agriculteurs s’équipent juste d’un jeu de buses et d’une filtration appropriés. En fait, selon ses caractéristiques de fonctionnement, seule la pompe peut être une limite dans la descente des volumes. »

 

Les équipements à prévoir

Le choix des buses doit se porter sur des modèles à fentes basse pression. « Personnellement, j’utilise le modèle XR 80015 vert de chez Teejet, qui me permet de travailler entre 1 et 1,7 bar », indique l’agriculteur.

Des dosages en baisse en intrants

Réduire le volume d’eau permet de diminuer la dose à apporter. Ainsi, plus celui-ci est faible, moins les coformulants du produit phytosanitaire (au rôle d’adjuvant) sont dilués. Ce qui rend la matière active plus efficace. Cette réduction de dose est également permise par les conditions optimales d’application, qui favorisent l’action du produit.

Il faut que le calibre des buses soit le plus petit possible pour multiplier le nombre d’impacts et donc avoir la plus grande couverture possible.

A titre d’exemple, à volume constant, une « grosse » goutte de 600 µm (0,6 mm) correspond à huit « petites » gouttes de 300 µm, soit deux fois plus de surface couverte.

« Pour imager, je dis toujours que la pulvérisation c’est comme la chasse : on ne va pas aux perdreaux avec du 4 ! », résume Pascal.

Mais, attention, il ne faut pas voir trop petit non plus car en dessous de 100 µm, la goutte n’atteint pas sa cible (dérive, dessiccation…). Il est conseillé d’avoir des gouttes comprises entre 250 et 300 µm, soit un poil de brosse à dents.

Une fois le type de buse choisi, l’agriculteur doit déterminer les filtres à monter de la pompe aux buses.

« Mais contrairement à ce que tout le monde pense, le filtre le plus fin doit être celui de sortie de pompe. Les filtres de tronçon et de buse ne doivent servir qu’à retenir les dépôts éventuels de matière dans les tuyauteries. Dépôts qui n’ont pas lieu d’être si le premier filtre remplit correctement son rôle », précise notre agriculteur.

Enfin, autre investissement à prévoir : un thermomètre, un hygromètre et un anémomètre pour déterminer s’il faut intervenir. Car rien ne sert d’avoir le meilleur matériel si les conditions d’application ne sont pas prises en compte.

 

 

Attendre les bonnes conditions pour intervenir

La taille des gouttes, le nombre d’impacts et la bonne dose de produits ne sont rien si l’agriculteur néglige les conditions de pulvérisation. Il faut savoir qu’en moyenne, de 30 à 70 % des gouttes ne touchent pas la cible lorsqu’on traite par temps venteux ou avec une faible hygrométrie.

A titre d’exemple, toutes les gouttes inférieures à 200 µm dérivent lorsqu’on traite au-delà du seuil de vent autorisé. En passant de 20 à 30 °C et de 80 à 50 % d’hygrométrie, la « durée de vie » des gouttes de pulvérisation peut être réduite de 75 %.

L’idéal est de traiter avec le moins de vent possible, par une hygrométrie comprise entre 60 et 80 % et dans la plage de températures permettant l’activation des molécules.

« Ces caractéristiques se présentent dans les deux heures qui suivent le lever du jour. C’est là qu’il faut intervenir car il s’agit du moment où on peut amener le maximum de produit sur des plantes très réceptives (l’ouverture des stomates des feuilles est maximale) », conseille Pascal.

 

par Sébastien Chopin, Bérangère Lafeuille, Corinne Le Gall, Nicolas Levillain, Florence Mélix, Vincent Thècle et Cécile Vinson

(publié le 7 mai 2010)

 

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