Le projet « Paris-Saclay », vaste campus scientifique et pôle de recherche au sud-ouest de la capitale, « ne se fera pas au détriment des terres agricoles », a assuré mercredi le gouvernement, après la publication d'un décret créant une zone de « protection naturelle, agricole, et forestière » sur 90 % du plateau de Saclay.
En « préservant de toute urbanisation un territoire de plus de 2.400 hectares », ce décret publié mercredi au Journal officiel « sanctuarise une superficie supérieure de 150 hectares par rapport au projet d'origine, qui les considérait comme “à urbaniser” », a-t-on précisé à l'AFP au ministère du Logement.
« Ce dispositif juridique constitue une garantie que le projet d'aménagement du plateau de Saclay ne se fera pas au détriment des terres agricoles qui constituent une exceptionnelle richesse paysagère, environnementale et nourricière », écrivent les ministres de l'Agriculture, du Logement et de l'Ecologie dans un communiqué.
« Il revient à présent à l'établissement public d'aménagement du plateau de Saclay, en charge du projet de campus scientifique, d'élaborer un programme d'action favorisant l'exploitation agricole, la gestion forestière, la préservation et la valorisation des espaces naturels et des paysages du plateau, poursuit le communiqué. Ce programme d'action devra être le fruit d'une concertation avec les collectivités locales et l'ensemble des parties prenantes, afin de concrétiser l'ambition d'exemplarité de ce projet, par exemple en favorisant les circuits courts agricoles et les cultures biologiques dans un intérêt à la fois environnemental et de santé des populations. »
Le décret ne remet pas en cause les projets d'aménagement en cours sur 350 hectares où doit s'élever « la Silicon Valley » à la française, a-t-on précisé au ministère.
Le projet Paris-Saclay prévoit notamment la création d'un campus scientifique regroupant les universités d'Orsay, de Versailles-Saint-Quentin et une dizaine de grandes écoles, dont Centrale, HEC et Polytechnique, ainsi que des instituts de recherche, soit environ 50.000 étudiants et près de 10.000 chercheurs.
Cécile Duflot, Philippe Martin et Stéphane Le Foll ont salué « la persévérance de tous ceux – associations, particuliers, entreprises, sentinelles du développement durable – qui militent depuis des décennies pour préserver le plateau de Saclay, cet exceptionnel poumon vert à quelques kilomètres de la métropole du Grand Paris ».
Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault s'est rendu en octobre sur le plateau de Saclay (Yvelines, Essonne) pour donner un coup de pouce financier au projet présenté comme « une illustration exemplaire de ce nouveau modèle français qui inspire la politique » du gouvernement.