Des agriculteurs des Yvelines prévoient de déverser du lisier sur des terres agricoles, le lundi 17 juin 2013 dans la matinée dans une petite commune du département, pour protester contre l'installation de gens du voyage depuis le début de juin sur une propriété, a-t-on appris jeudi de sources concordantes.
« Les agriculteurs locaux se sont donné rendez-vous à Maulette [...] pour soutenir l'exploitant agricole envahi par 70 caravanes. [...] Ils prévoient notamment de déverser 3 citernes de lisier [...] pour faire fuir les occupants et protéger le fruit de leur travail », indique un communiqué émanant de trois institutions agricoles dont la FDSEA de l'Ile-de-France.
Depuis le 2 juin, Maulette, petite commune des Yvelines comptant à peine 750 habitants, a vu arriver plusieurs dizaines de caravanes de gens du voyage, installés sur une zone en friche d'une propriété privée à proximité d'une route départementale, a indiqué la préfecture. La petite communauté avait alors fait part de son intention de quitter les lieux d'ici au dimanche 16 juin.
L'installation de quelques caravanes supplémentaires a empiété sur des zones cultivées, occasionnant des « dégâts », précise le maire Jean-Pierre Remy, qui n'a pas souhaité indiquer son étiquette politique mais s'est dit « favorable » à l'action prévue lundi.
L'édile, qui insiste sur la récurrence de ces installations chaque année sur les communes des alentours, a saisi mercredi les services de l'État pour obtenir un arrêté préfectoral ouvrant la voie à une expulsion. Une demande satisfaite qui sera notifiée vendredi aux gens du voyage, qui auront 48 heures pour quitter le terrain occupé.
« Il y a des contacts avec les gens du voyage [...] tout le monde dialogue », assure-t-on du côté de la préfecture.
La menace de déverser du lisier est un moyen de pression, reconnaît-on auprès de la FDSEA, les agriculteurs craignant que les gens du voyage ne soient pas partis d'ici à lundi.
« Une fois de plus, la profession agricole dénonce l'inertie de l'Administration qui ne remplit pas son rôle de protection de la propriété privée et qui, par là même, cautionne la transgression des lois », déplore par ailleurs le communiqué.