Une mystérieuse série d'attaques de vaches et d'un bélier, cinq en tout tués par balle en un mois dans un village de la Gironde, mobilise éleveurs et gendarmes qui n'écartent aucune hypothèse, ont-ils indiqué mardi à l'AFP.
« Entre le 27 novembre et le 23 décembre 2012, nous avons enregistré sept plaintes pour des actes d'abattage et de cruauté sur le cheptel », a déclaré le capitaine Jean-Yves Martin, commandant de la compagnie de gendarmerie de Blaye, en charge de l'enquête.
« Elles concernent sept animaux, et nous avons cinq morts à déplorer, quatre vaches et un bélier », a-t-il précisé.
Les faits révélés par le journal Sud Ouest (www.sudouest.fr) se sont déroulés aux alentours de Reignac, village de 1.500 habitants comptant une dizaine d'éleveurs, selon son maire Alain Gandré.
« C'est un problème sérieux, on pense que ce sont des voyous, des malfrats, des barbares », a déclaré Ivan Dupuis, dont un veau a été blessé. Selon lui, le mode opératoire, nocturne, est toujours le même : les bêtes sont visées à l'aide d'un fusil doté de cartouches de 7,5 mm. Certains des animaux tués sont débités sur place, d'autres découpés en partie, comme le bélier, dont le cuisseau arrière a été enlevé.
Lorsqu'elles ne sont que blessées, elles sont abandonnées à leur triste sort et découvertes le lendemain par leur propriétaire choqué.
« Dans mon cas, c'était clairement un commando, équipé pour la tuer et la transporter. Il n'y a pas eu de trace de bagarre ni rien », dit le maire, lui-même éleveur touché, en évoquant la découverte uniquement des viscères.
Mais dans le cas d'un autre éleveur, Jean-Claude Roy, poursuit-il, ils ont juste détaché deux membres de la bête.
« C'est peut-être pour manger, peut-être pour du commerce momentané », analyse-t-il.
Les gendarmes notent qu'une telle série « en si peu de temps, sur une superficie aussi restreinte, est inhabituelle » et enquêtent sur chaque cas, y compris « avec des moyens de police technique et scientifique ».
« Nous travaillons sur toutes les hypothèses : le vol alimentaire, le vol commercial et la vengeance », explique le capitaine Martin.
Pendant ce temps, les éleveurs ont organisé des rondes de nuit. « Quand on les trouvera, il vaudra mieux qu'ils déménagent », menace Ivan Dupuis : « Vous savez, aujourd'hui [l'élevage] c'est dur, alors on leur fera pas de cadeau. »