Lors de sa visite le samedi 17 avril 2010 au Salon des vins de Mâcon (Saône-et-Loire), le ministre de l'Agriculture français s'est prononcé clairement à deux reprises sur sa volonté de conserver le système des droits de plantation pour la vigne au-delà de 2015.
« Il l'a dit le matin lors de la table ronde avec les professionnels, témoigne Michel Baldassini, président du Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne (BIVB). Il l'a redit l'après-midi lors de sa visite de la cave coopérative de Lugny. » Propos confirmés par le service de presse du ministre où l'on précise que : « La libéralisation des droits de plantation est contraire à la valorisation des produits viticoles. Nous serons très fermes en faveur du maintien des droits de plantations. »
Selon Bruno Le Maire, leur disparition amènerait à une course à la production et une baisse inévitable de la qualité de nos vins.
Jamais encore Bruno Le Maire ne s'était exprimé aussi clairement sur les droits de plantation. En janvier, il avait confié une mission sur le sujet à la députée Catherine Vautrin qui devait rendre sa réponse à la fin de juin.
Le 24 mars, la chancelière allemande, Angela Merkel, avait déjà indiqué sa volonté de voir maintenus les droits de plantation au sein de l'Union européenne. Dans la foulée, Efow, la Fédération européenne des producteurs de vins avec appellation d'origine avait souligné que la chancelière allemande était « le premier chef d’Etat européen à prendre une position officielle sur le maintien des droits de plantation ».
Efow a cependant déploré que « le premier Etat à se positionner sur le sujet de la maîtrise de la production (soit) l’Allemagne, et non pas l’Italie, la France ou l’Espagne », appelant les autres chefs d’Etat européens à prendre « position en faveur d’outils de régulation de la production dans la viticulture ».
Cette prise de position d'Angela Merkel aura donc poussé le ministre français à prendre la sienne sans attendre l'échéance de juin.
Par ailleurs, Bruno Le Maire, qui devait recevoir lundi des mains de Jérôme Despey, président du conseil spécialisé de FranceAgriMer pour la filière viticole, un rapport sur la gouvernance de la filière viticole, et en particulier la nécessaire réorganisation des bassins de production, a déclaré, samedi, qu'il faut « opérer des regroupements d'interprofessions », mais tout en restant cohérent. Il est question de limiter le nombre d'interprofessions à dix seulement.
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