Le Comité permanent de l’agriculture biologique européen a adopté de nouvelles règles pour la vinification biologique le 8 février 2012. Le nouveau règlement, applicable dès la récolte de 2012, prévoit principalement des teneurs en sulfites inférieures de 30 à 50 mg/l à celles des vins conventionnels. Les producteurs qui le respectent pourront utiliser la mention « Vin bio » et le logo biologique européen sur leurs étiquettes.
Il aura fallu du temps, mais les États membres sont parvenus à un accord : le vin bio aura sa réglementation européenne, applicable dès la récolte de 2012. Le 8 février 2012, le comité permanent à l’agriculture biologique (Scof) de la Commission européenne a enfin donné un avis favorable à un projet de règlement après de multiples reports depuis 2009.
Jusqu’à présent, seuls les raisins étaient certifiés « issus de l’agriculture biologique ». Désormais, les vignerons pourront remplacer cette mention par « vin biologique » sur leurs étiquettes, lesquelles pourront porter le logo de production biologique européenne. Sous réserve de respecter les règles de la viticulture et de la vinification biologiques. Le logo sera aussi autorisé sur les vins produits avant 2012 si les vignerons peuvent prouver qu’ils ont respecté les règles d’élaboration votées le 8 février.
La principale différence entre le vin bio et le vin conventionnel porte sur les teneurs en sulfites : les vins rouges devront contenir au maximum 100 mg/l de SO2 total, les blancs et rosés 150 mg/l (contre respectivement 150 et 200 mg/l en conventionnel). Le différentiel ne sera que de 30 mg/l de SO2 pour les vins dont la teneur en sucres résiduels est supérieure à 2 g/l.
Du côté des produits œnologiques, l’acide sorbique sera proscrit. Et pour les additifs « d’origine naturelle » comme les levures, les tanins ou l’albumine, les préparations biologiques devront être privilégiées dès lors qu’elles sont disponibles sur le marché.
Quelques pratiques œnologiques seront interdites : la cryoconcentration, la désalcoolisation partielle, l’élimination de SO2 par voie physique, la stabilisation tartrique par électrodialyse et avec des échangeurs de cations.
Le traitement par la chaleur, jusqu’à 70°C, l’osmose inverse et les résines échangeuses d’ions restent sur la liste des pratiques autorisées. Mais elles feront l’objet de nouvelles discussions en 2015.
Le règlement voté ce 8 février devrait paraître au Journal officiel « au cours des prochaines semaines », fait savoir la Commission européenne.
(Article paru sur Lavigne-mag.fr)