Sept autres Etats membres de l'UE soutiennent à présent l'Allemagne et la France dans leur combat européen pour le maintien du régime des droits de plantation au-delà de 2015.
Dans un communiqué du 19 avril, le ministère de l'Agriculture français annonce que quatre nouveaux pays (Chypre, Luxembourg, Portugal et Roumanie) rallient la position de la France, de l'Allemagne, de l'Italie, de la Hongrie et de l'Autriche. Cela porte à neuf le nombre d'Etats membres mobilisés sur ce dossier pour infléchir la politique européenne.
Dans une lettre commune datée du 14 avril et remise au commissaire européen à l'Agriculture, Dacian Ciolos, le ministre français Bruno le Maire et ses huit homologues soulignent que le régime des droits de plantation contribue à garantir la qualité des vins européens, la stabilité des marchés vitivinicoles, à assurer un développement maîtrisé de la production et le maintien de l’activité vitivinicole dans les zones à faible potentiel agronomique.
Le communiqué rappelle le calendrier européen : la Commission doit présenter ses propositions de réforme de la Pac à l’horizon de 2013 à l’automne prochain et élaborer avant la fin de 2012 un rapport sur le secteur vitivinicole.
Riccardo Ricci Curbastro, président d’Efow (Fédération européenne des vins d'appellation), a accueilli avec satisfaction la nouvelle, rapporte un communiqué : « Nous nous réjouissons de cette position commune exprimée par neuf Etats membres de l’Union. Elle est d’autant plus forte que les ministres se déclarent favorables à l’encadrement des droits de plantation au-delà de 2015. Au niveau de l’ensemble des pays de l’Union européenne, mais aussi, et surtout, pour l’ensemble des catégories de vins. Ils considèrent donc que la gestion du potentiel de production doit se poursuivre au niveau européen et pour tous les vins. »
En France, le président de la Cnaoc (Confédération nationale des vins d'appellation), Pierre Aguilas reste néanmoins prudent sur cette initiative de Bruno Le Maire.
Selon lui, « cette position commune est importante mais pas suffisante. Elle ne donne pas aux neuf pays producteurs une majorité de vote au sein de l’Union européenne », insiste-t-il.
« Par contre, elle permet de dégager une minorité de blocage. Ce qui veut dire que ces gouvernements pourront s’opposer à une mesure prise par la Commission dans le secteur viticole, qui irait à l’encontre, ou qui ne tiendrait pas suffisamment compte de cette lettre », assure-t-il.