Dans un rapport paru le 5 mars 2014, la Commission européenne entrevoit une légère reprise de la production et la consommation des trois principales viandes en 2014 dans l'Union européenne. Elle estime que cette tendance se poursuivra en 2015. Le rebond de la consommation s'expliquerait par l'amélioration de la situation économique et la disponibilité des différentes viandes.
Dans le secteur bovin, la Commission constate que les enquêtes « cheptel » conduites en décembre 2013, confirment les précédentes observations en mai et juin. A savoir une légère augmentation du cheptel bovin européen (+0,4 %), liée à la recapitalisation laitière (+0,8 %) et malgré le déclin des troupeaux orientés vers la production de viande (-0,9 %). L'Allemagne et la Pologne voient leurs cheptels rebondir de 1,4 %, l'Italie de 2,6 %, et l'Irlande de 0,9 %. En France, chute (-0,8 %) pour la cinquième année consécutive.
Cette recapitalisation laitière s'est d'abord traduite par une chute des abattages en 2013. Face au prix du lait et, pour certains pays, à la préparation de l'après-quota, les éleveurs ont conservé davantage de génisses et ont retardé les réformes. En 2014, la Commission européenne parie sur une hausse modeste des abattages d'animaux laitiers, hausse qui serait plus conséquente en 2015. Le troupeau laitier fournit les deux tiers de la viande bovine en Europe.
En 2013, l'Union européenne a vu ses exportations de viande bovine chuter de 23 %. Notamment à cause de la fermeture des frontières turques et aux restrictions imposées par la Russie. Dans les deux ans à venir, la Commission s'attend à une stabilisation des exportations. Du côté des importations, la consommation communautaire étant attendue à la hausse, Bruxelles table sur un rebond en 2014, puis une stabilisation en 2015.
Dans le secteur porcin, les enquêtes « cheptel » réalisées en décembre 2013 laissent entrevoir une baisse du nombre d'animaux (-0,5 %) moins élevée qu'en 2012. Cette baisse touche les principaux bassins de productions : l'Allemagne (-1,0 %), l'Italie (-1,2 %) ou encore la France (-2,4 %), et est en partie compensée par le rebond espagnol (+1,6 %). La production européenne en 2013 a suivi la même tendance que le cheptel, en reculant de 0,7 %. La Commission s'attend à une modeste reprise des abattages en 2014 (+123.000 t) et 2015 (+173.000 t).
A l'exportation, l'Europe a bénéficié en 2013 de l'absence des Etats-Unis sur les marchés chinois et russes. La Commission estime que les exportations devraient décroître légèrement en 2014 à cause de la fermeture des frontières russes pour des raisons sanitaires. Et elle considère que le débouché chinois compenserait en partie cette situation, les volumes exportés renouant avec la hausse en 2015. La Commission attend aussi une reprise de sa consommation intérieure en 2014 (+0,6 %) grâce au rebond de la production et des prix légèrement inférieurs. Ce rebond se poursuivrait en 2015 (+0,9 %).
Le secteur avicole reste le plus dynamique. En 2013, la production poursuit sa progression, en particulier en Allemagne (+2 %) et en Pologne (+8 %). A court terme, le rythme de croissance devrait rester modeste, les volumes de viandes bovine et porcine se redressant. Mais la consommation de viande de volailles devrait continuer à croître, son prix restant concurrentiel face à celui des autres viandes.
Les cheptels ovins et caprins se replient à nouveau en 2013 : de 1,7 % par rapport à 2012. L'Espagne perd 0,4 % de son troupeau de moutons, et la France 3,5 %. La Commission voit tout de même un point positif dans l'évolution de la consommation et la production européenne : le rythme de décroissance est plus lent en 2013 que les années précédentes. Les importations communautaires ont grimpé de 4,9 %. En 2014, Bruxelles prévoit une progression des achats en Nouvelle-Zélande et en Australie.
Téléchargez le rapport de la Commission européenne (en anglais).