Régis Wallet, de la chambre de commerce et de l'industrie française en Allemagne, a présenté les facteurs succès du modèle allemand lors du congrès de Coop de France le 28 novembre 2011 à Paris.
Les distorsions de concurrence entre la France et l'Allemagne que sont l'emploi de main-d'œuvre à bas coût dans les abattoirs, le régime de TVA forfaitaire ou encore les subventions des Länder sont indéniables. Mais elles n'expliquent pas toute la différence de compétitivité entre les deux pays, selon l'expert.
« Les allemands cherchent à massifier leur production pour répondre à une plus grande partie de la demande », insiste Régis Wallet. La moitié des volumes en volaille sont écoulé via le hard-discount, contre seulement 15 % en France. Cela a entraîné une réduction de la gamme de produits disponibles dans les linéaires et un maintien des prix. Les investissements dans les abattoirs sont donc plus simples. Standardisation des produits et prix bas ont aussi permis de gagner des parts de marché à l'exportation.
« Il y a un gouffre entre la France et l'Allemagne, note Régis Wallet. La France compte 8.000 exploitations avicoles de 17.000 têtes de moyenne. En Allemagne, 1.000 exploitations détiennent en moyenne 60.000 têtes. D'où une plus grande facilité pour gagner en productivité et investir. » Une tendance qui se retrouve aussi dans la taille des outils d'abattage.
L'expert met aussi en avant la capacité des différents maillons de la filière à trouver des consensus et à travailler tous dans le même sens.
« Avec les distorsions de concurrence, le différentiel entre un produit allemand et un produit français sorti d'un abattoir est estimé à 15 %, note Régis Wallet. Or j'ai fait des relevés de prix entre des grandes surfaces allemandes et françaises. Selon les produits, cet écart peut atteindre le double, voire le triple. »