Avec la confirmation du soutien de 8 millions d'euros dans le cadre du plan protéine qui s'ajoute aux 35 millions d'euros redistribués dans les droits à paiements uniques, et avec de bonnes perspectives de marché, la filière de la luzerne se veut optimiste.
« Les producteurs ont globalement reconduit la luzerne dans leurs assolements », s'est réjoui mardi Jean-Pol Verzeaux, président de Coop de France Déshydratation.
Les surfaces devraient être ainsi globalement stables en 2012 à 65.000 hectares. « Les agriculteurs n'ont donc pas cédé à la tentention de reconversions massives vers des cultures céréalières plus rémunératrices comme on pouvait le redouter », confirme l'organisation.
Selon elle, les exploitants voient dans la luzerne « un élément de la compétitivité de l'exploitation », dans sa globalité et sur plusieurs années, avec des économies de temps de travaux et de matériel agricole à la clé.
« La luzerne est aussi une des solutions pour relever les nouveaux défis que sont Ecophyto 2018, la restauration de la qualité de l'eau et la préservation de la biodiversité » a assuré Eric Guillemot, directeur de Coop de France Déshydratation.
Il a ainsi indiqué que la filière travaillait avec les Agences de l'eau pour « monétariser » l'intérêt de la culture pour la qualité de l'eau. Cela pourrait prendre la forme d'une MAE ou de contrats cadres, avec une aide de 150 à 200 euros/ha. « Nous espérons ce dispositif dès 2013, en Champagne-Ardennes, dans l'ouest et le sud de la France », a indiqué Eric Guillemot.
Du côté des marchés, les fondamentaux sont eux aussi positifs. « La demande en protéines ne peut que continuer à augmenter en corrélation avec une demande mondiale de produits carnés et laitiers toujours plus soutenue » développe Coop de France déshydratation.
Le marché est porteur en France, avec une bonne valorisation en rapport avec les cours élevés des céréales et une meilleure santé financière des éleveurs. La demande en fibres ne cesse d'augmenter et a entraîné des investissements industriels (presses à balles) pour répondre à cette demande.
Le marché est aussi porteur en Europe ainsi qu'au Moyen-Orient. « D'ici trois ans, la France espère commercialiser 100.000 tonnes de luzerne déshydratée sur ce marché, aujourd'hui fournit essentiellement par l'Espagne à hauteur de 200.000 tonnes », précise Sege Faller, directeur général de Désialis. Le marché de l'Extême-Orient se développe également. « La France vend entre 30.000 et 60.000 tonnes par an, et vise aussi 100.000 tonnes d'ici trois ans ».
Voir deux vidéos sur la luzerne :
Luzerne : « Un marché porteur en Europe et vers l'Orient » (S. Faller, Désialis)