Interviewé sur RTL mercredi matin par Olivier Mazerolle, le ministre de l'Agriculture a annoncé qu'il recevra Jean-Paul Bigard pour aborder avec lui le sujet de la crise bovine. L'industriel n'était pas présent hier soir au comité de suivi réuni par Stéphane Le Foll sur la filière bovine pour dresser un bilan des engagements du 17 juin dernier. Le ministre dit avoir l'intention de lui rappeler à l'occasion de cette entrevue que les difficultés actuelles de filière nécessitent une négociation collective.
« Je connais Jean-Paul Bigard, a répondu Stéphane Le Foll. Jusqu'ici il a considéré que ce n'est pas collectivement qu'il fallait négocier. Que lui était capable de négocier tout seul. Donc je vais lui rappeler que l'intérêt d'une grande entreprise comme Bigard, ne peut pas se confondre avec celui de la filière. Et lorsqu'on gère l'intérêt de l'ensemble de la filière, on traitera aussi les intérêts des différentes entreprises. Mais on ne peut pas inverser la logique. »
Interrogé sur les menaces de la Fédération nationale bovine de lancer de nouvelles actions à l'encontre du groupe Bigard, Stéphane Le Foll a répondu qu'il « mesure les difficultés des éleveurs. La solution c'est de maintenir un prix qui évite qu'on bascule vers la fin d'un certain nombre d'exploitations, et de changer les règles de fonctionnement de cette filière. C'est long. J'ai besoin de changer les règles et je ne vais pas y arriver en quelques semaines. »
Le ministre ne change pas de cap. Il maintient son objectif de revaloriser les prix à la production, et de s'attaquer aux problèmes structurels de cette filière, notamment via la contractualisation. « Ce n'est pas que par le traitement conjoncturel que l'on résoudra les problèmes, lance-t-il. Il faut se réorganiser. Cette réunion cherche à faire en sorte que les acteurs d'une filière - producteurs, transformateurs et distributeurs - aient le sens de la responsabilité pour permettre de passer des moments difficiles. »