A l'ombre des discussions sur la transition énergétique, les acteurs de l'industrie du pétrole sont confiants en l'avenir du pétrole et du gaz naturel. Selon eux, le pétrole devrait représenter 25 % du mix énergétique européen en 2035 contre 33 % en 2011. La proportion de gaz naturel va augmenter et couvrira près d'un tiers des besoins.
En toute logique, les professionnels des industries du pétrole n'envisagent pas un avenir sans l'or noir. Une étude commandée par Exxon en 2014 estime même que la consommation de pétrole dans le monde va augmenter de 25 % d'ici à 2040. L'essentiel de cette hausse sera lié à l'augmentation des besoins en transport et notamment à l'explosion de la classe moyenne à travers la planète. Certains organismes américains estiment que 3 milliards d'individus, feront partie de la classe moyenne à l'horizon de 2040. Ce développement s'accompagnera naturellement d'une hausse du trafic aérien et du nombre de voitures particulières.
Dans ces projections, le gaz naturel tire son épingle du jeu puisqu'il devient la première composante du mix énergétique mondial d'ici à 2040. « C'est l'énergie d'avenir, explique Francis Duseux, président de l'Ufip (Union Française des Industries Pétrolières). Elle est propre et remplace avantageusement les autres énergies fossiles pour le chauffage ». En revanche, le charbon, dont l'impact environnemental est important, restera la troisième composante du mix énergétique mondial. « En Chine, une nouvelle centrale électrique au charbon sort de terre chaque semaine, regrette Francis Duseux. De plus, avec l'essor de leur gaz de schiste, les Etats-Unis ne consomment plus leur production de charbon et l'exportent à bas prix vers la Chine ». Selon les projections, l'énergie issue de la biomasse devrait représenter 8 % du mix énergétique, comme le nucléaire. Au niveau mondial, la part des énergies renouvelables (solaire, éolien...), dont le sort dépend des subventions, ne devrait pas dépasser 4 %.
Au niveau européen, les perspectives sont plus favorables à la biomasse et aux énergies renouvelables. Ces dernières devraient représenter 7 % du mix énergétique d'ici à 2035 selon l'Ufip tandis que les énergies issues de la biomasse pourraient atteindre 12 %. Globalement, la demande européenne d'énergie primaire devrait diminuer de 4 % pour se fixer autour de 1.710 millions de tep (tonnes-équivalent pétrole) en 2035. La plus grande efficacité énergétique et une croissance économique moins forte que celle des trente dernières années expliquent ce léger recul. Le pétrole laissera sa place de leader de mix énergétique au gaz naturel qui représentera 29 % de la consommation contre 25 % pour l'or noir. Le charbon accusera un recul important, compensé par les bioénergies.
Avec une réserve mondiale dans le sous-sol estimée à 4.500 milliards de barils, les pétroliers estiment pouvoir couvrir la consommation mondiale pendant encore 100 à 150 ans.