C'est dans climat tendu que la région Rhône-Alpes et l'association Rés'OGM Info ont organisé un débat contradictoire sur la mutagénèse, le 21 septembre 2012 à Lyon. Tandis que les résultats de l'étude sur la toxicité du maïs OGM NK 603 enrichissait l'argumentaire des opposants, les professionnels agricoles avaient encore en mémoire la destruction de tournesols par les faucheurs volontaires. Le débat a laissé une place à chacun mais sans permettre d'avancer pour autant.
Dès le début, Marie-Aude Cornut, de Rés'OGM, a planté le décor. « Les plantes obtenues par mutagénèse sont des OGM, mais elles échappent à la réglementation, a-t-elle insisté. Elles se retrouvent dans l'assiette du consommateur sans qu'il le sache. » Les opposants affirment que ces plantes mutées incitent à l'utilisation d'herbicide et au développement de résistances. Selon eux, ce n'est pas non plus un moyen de lutte durable contre l'ambroisie.
« Les tournesols tolérants aux herbicides permettent d'agir après la levée, a expliqué Fabien Lagarde, du Cetiom. Le désherbage mécanique est un complément efficace mais il ne permet pas de détruire les adventices sur le rang et ne peut pas être réalisé par temps pluvieux. Bien sûr, il ne faut pas utiliser ces semences de manière systématique au risque de sélectionner des résistances. Nous accompagnons nos préconisations de conseils.»
Pour l'expert, ces semences sont aussi une solution de lutte de plus contre l'ambroisie. « 70 à 75 % de l'ambroisie est issu du milieu agricole », a-t-il rappelé.
Un coup médiatique Les faucheurs volontaires ont saccagé des tournesols soit-disant mutés en Isère et dans la Drôme le 2 septembre 2012 pendant la nuit. Comble de l'histoire, certains n'avaient rien de mutés. Serge Guinet a eu une microparcelle d'essai mise à sac par erreur. « Ils ont réussi leur coup médiatique, estime-t-il. Chez deux agriculteurs, ils sont revenus réparer les dégâts le lendemain devant la presse. Pour nous, c'est un double préjudice. Nous sommes victimes d'un saccage et nous devons nous justifier. Car ils clament que nous cultivons des OGM sans le dire et font passer leurs actes comme légitimes et citoyens. Alors que c'est du vandalisme ! » Les agriculteurs ont porté plainte. |