Une étude démographique de l'Ordre national des médecins, effectuée pour la première fois à l'échelle des bassins de vie, montre que l'existence de déserts médicaux touche toutes les régions, y compris les mieux dotées comme PACA ou l'Ile-de-France.
Cette étude, présentée le 15 novembre, confirme les tendances de l'atlas national publié chaque année : les régions méridionales de bord de mer et la région parisienne sont très bien dotées, voire surdotées en termes de médecins dans certaines villes, tandis que des déserts médicaux progressent dans nombre de zones rurales et dans certains quartiers déshérités.
L'analyse à l'échelle des 2.200 bassins de vie déterminés par l'Insee, c'est-à-dire des secteurs où vivent, travaillent et consomment des habitants et qui diffèrent souvent des découpages administratifs, montre que les déserts médicaux n'épargnent aucune région.
Par exemple, l'étude montre que la Picardie est emblématique de la mauvaise répartition territoriale des médecins en France. Avec 239 médecins en activité régulière pour 100.000 habitants (4.644 praticiens), elle compte la densité médicale la plus faible de l'Hexagone. Région délaissée par les diplômés en médecine des universités françaises, la Picardie compte une proportion très élevée (44 %) de médecins diplômés de pays de l'Union européenne ou hors UE parmi les nouveaux inscrits à l'Ordre.