Face aux dégâts provoqués par la tempête Xynthia, la FDSEA et les Jeunes Agriculteurs de la Charente-Maritime ont demandé lundi, dans un communiqué, un « accompagnement exceptionnel » pour les exploitations agricoles.
Outre l'intervention du Fonds des calamités, les syndicats estiment nécessaire de mettre en œuvre des « aides directes » et soulignent la nécessité de réparer les digues.
Environ 300 exploitations sont concernées pour 20.000 hectares déclarés inondés par l'eau de mer mais l’enquête menée par la chambre d'agriculture et la FDSEA n’est pas terminée.
« Les préoccupations essentielles des agriculteurs sinistrés concernent » la destruction des récoltes emblavées à l’automne, la salinité des sols, le retard dans la mise à l’herbe des animaux et les perspectives d’une faible récolte de fourrages, la nécessité d’engager des travaux de gypsage des terres, détaillent la FDSEA et les JA.
« Dans ce contexte, les mesures d’accompagnement annoncées jusqu’à présent ne paraissent pas adaptées à l’ampleur des conséquences de ce sinistre et conduisent à formuler plusieurs demandes d’aides exceptionnelles », expliquent les syndicats.
« Nous demandons à la commission nationale des calamités de prendre en compte à 100 % l’indemnisation des pertes de fonds », par exemple le gypsage, la remise en état des clôtures y compris les coûts de main-d’œuvre, précisent-ils.
Le fonds des calamités ne prend pas en charge les pertes de récolte pour les risques assurables, comme c’est le cas pour les cultures. Ainsi, « sans décision exceptionnelle, rien n’est réglé pour l’indemisation des pertes d’exploitation : ni pour les cultures d’automne emblavées, ni pour les cultures de printemps qui ne pourront être implantées (pour lesquelles le dispositif d’assurance en plus de son coût prohibitif aurait été de toute façon inopérant et inadapté) », déplorent la FDSEA et les JA.
Ils demandent aussi des « aides directes » : aide à l’achat de fourrages, prise en charge des cotisations sociales en 2010 et 2011, annulation de toutes les charges de remboursement d’emprunts privés et professionnels en 2010 et 2011 par la prise en charge des intérêts et le report en fin de tableau d’amortissement du capital des annuités de 2010 et 2011, l’exonération de la taxe sur le foncier non bâti pour toutes les surfaces inondées.
Pour la réparation de « toutes les digues endommagées par la mer », les syndicats demandent que « les moyens financiers de l’Etat et des collectivités soient mobilisés et engagés sans délai » et que « les moyens de gestion et d’entretien soient donnés à l’avenir aux véritables gestionnaires que sont par exemple les syndicats de marais ».
« Nous n’acceptons pas que les zones agricoles cultivées soient sacrifiées en les considérant comme de simples zones d’expansion de crues. Nous refusons la mise sous “tutelle” de ces surfaces par le Conservatoire du littoral et nous demandons le gel de toutes les acquisitions foncières par cet organisme », affirment également la FDSEA et les JA.