Les agriculteurs ont un risque trois fois plus élevé de se suicider que les cadres : tel est le constat d'une étude menée dans la durée par l'Institut de veille sanitaire (INVS), en l'absence d'autres données permettant d'éclairer ce phénomène. Une étude plus précise est envisagée avec la MSA.
Faute de données fiables sur la mortalité par catégorie socio-professionnelle (CSP), il faut « réunir plusieurs bases de données », explique Christine Cohidon, médecin épidémiologiste à l'Institut de veille sanitaire (INVS), à l'origine d'une étude sur les suicides en fonction des CSP, publiée en 2010 dans la Revue d'épidémiologie et de santé publique.
Cette étude, la seule qui renseigne sur les suicides d'agriculteurs, exploite les données recueillies dans le cadre du projet Cosmop (Cohorte pour la surveillance de la mortalité par profession) développé par l'INVS. Elle analyse les causes de décès par secteur d'activité de 1968 à 1999 à partir de l'échantillon démographique permanent de l'Insee.
Sa conclusion est sans appel : « les agriculteurs exploitants sont les plus touchés par les décès par suicide », avec un « risque relatif » 3,1 fois supérieur à celui des cadres pour les hommes, et 2,2 fois plus élevé pour les femmes.
L'INVS envisage de travailler avec la MSA pour tenter de quantifier plus précisément le nombre annuel de suicides d'agriculteurs, ajoute Christine Cohidon.
La prévention du suicide des exploitants agricoles fait partie des « priorités » du mandat du président de la FNSEA. « L'agriculture est un des rares métiers où l'on joue son capital tous les jours », une situation éprouvante pour les exploitants, affirme Xavier Beulin.
« En agriculture, il y a une catégorie de risques qu'on n'a pas dans les autres métiers », à savoir les aléas climatiques et sanitaires. « Je me souviens qu'au moment de la crise de la vache folle, quand vous arriviez chez un éleveur qui devait abattre tout son troupeau, c'était un drame humain terrible », explique-t-il.
« La confusion entre le patrimoine personnel et celui de l'entreprise, l'activité professionnelle et la famille », qui est spécifique à l'agriculture, « peut déboucher sur une situation où l'agriculteur est dans une impasse totale », selon Xavier Beulin.
Le résultat de l'étude de l'Institut de veille sanitaire « met en lumière un problème que la CR dénonce depuis bien longtemps : les agriculteurs exploitants sont les plus touchés par les décès par suicide ! », indique la Coordination rurale dans un communiqué.
La CR rappelle qu'elle avait « déjà alerté la MSA en adressant à son président une lettre ouverte le 10 juin dernier »
Le syndicat espère que l'étude envisagée par l'INVS avec la MSA sera « enfin le signal d'alarme qui permettra la mise en œuvre d'une politique de prévention. Il est temps de mettre un terme à ces drames humains, qui prennent leur source dans la situation économique et l'absence désespérante de perspectives des agriculteurs ».
suicide
jeudi 20 janvier 2011 - 06h34
C'est bizarre cette enquete soudaine! Les causes sont simples : harcelement administratif , baisse du revenu, jusqu'a la saisie pour impayé. Alors que 4 à 5 générations ont travaillé dur,et une seule perd tout. La faute a l'abus de pouvoir de l'administration avec des prélèvements de la Pac a n'en plus finir Les saisies totales pour une bouchée de pain.Voila j'ai fait le boulot de l'INVS Incroyable vérité. CATASTROPHE Bon je vais traire pour essayer de reculer la saisie de ma ferme Agriculteur reveilli-toi lacoste 40