La Confédération paysanne et la Coordination rurale ont affirmé leur opposition à une augmentation de la CVO (cotisation volontaire obligatoire) recherche sur le blé tendre, demandée par la filière des semences. Le CNDSF souhaite une autre mode de financement de la recherche.
François Desprez, président de l'UFS (Union française des semenciers), a notamment demandé une réévaluation de la CVO recherche pour blé tendre à 0,7 €/t au lieu de 0,5 €/t actuellement, prélevée sur la collecte, le 13 janvier, lors des deuxièmes rencontres scientifiques de restitution des travaux financés par le Fonds de soutien à l'obtention végétale en blé tendre (FSOV).
La Confédération paysanne se demande « au nom de quoi les paysans devraient-ils désormais payer pour réutiliser les semences qu'ils ont achetées à l'industrie ».
Elle estime que « ce n'est pas la reproduction des semences de ferme qu'il faut taxer mais les semences non reproductibles de l'industrie, principale responsable de l'érosion de la biodiversité cultivée ».
Pour la Coordination rurale et l'OPG (Organisation des producteurs de grains), sa branche spécialisée des grandes cultures, la revalorisation de la CVO recherche est « une nouvelle façon d'alourdir les charges des agriculteurs ! ».
Ils « s'opposent vigoureusement à cette proposition qui, une fois de plus, aura pour conséquence l'augmentation des charges des agriculteurs au profit d'une filière dont l'objectif est de réduire l'usage des semences autoproduites sur les fermes pour mieux les intégrer dans leur chaîne de profit ».
La Coordination nationale pour la défense des semences fermières (CNDSF) « s'étonne de la communication récente de l'Union française des semenciers (UFS) sur son manque de moyens pour la recherche variétale », selon un communiqué.
« Le secteur des semences et plants est largement favorisé ; a-t-il besoin de moyens supplémentaires pour financer la recherche ? Il perçoit chaque année, en France, 10 millions d'euros de contribution volontaire obligatoire (CVO) prélevée sur le blé tendre des agriculteurs qui reproduisent leurs semences à la ferme », affirme l'organisation.
« Le financement de la recherche est assuré par les bons résultats du secteur semencier. L'orientation de cette recherche répond-elle aux besoins des agriculteurs? (...) La recherche se dirige vers le verrouillage des semences par la sélection de variétés hybrides ou modifiées », explique également le CNDSF.
Il propose « de réfléchir à un financement de la recherche découplé des modes de production agricole et de stopper le prélèvement de droits de propriété intellectuelle sur les semences de ferme ».
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- Semences : la filière demande une revalorisation de la CVO recherche sur le blé tendre (14 janvier 2011)