La sécheresse touche les exploitations forestières du Morvan, grande région productrice de sapins de Noël, mais les arbres qui accueilleront à leur pied en décembre les cadeaux tant désirés ne sont pas menacés, assurent les producteurs.
Sur son exploitation de 40 hectares près de Saulieu (Côte-d'Or), Daniel Brizard a constaté que « les plantations de cette année sont mortes et celles d'il y a deux ans sont perdues à 50 % ». « Les conséquences se ressentiront dans sept ou huit ans », a-t-il ajouté.
Producteur de sapins de Noël à Villargoix (Côte-d'Or), Christian Colliette a pour sa part estimé avoir « limité les dégâts » en arrosant « une fois par semaine, depuis trois semaines » ses plants. Ses 30 hectares de plantations n'accusent, selon lui, que « 10 % de pertes ». « Les premiers punis, ce sont les jeunes plants et ils meurent plus de la chaleur que du manque d'eau », a-t-il expliqué.
Rhône-Alpes fortement touchée
Le président de l'Association française du sapin de Noël naturel, Frédéric Naudet, s'est voulu rassurant, les arbres prévus pour être vendus en fin d'année étant déjà âgés d'« environ six ou sept ans ». Selon lui, les conséquences de la sécheresse se répercuteront « surtout sur les producteurs, qui devront réinvestir l'an prochain ce qui a été perdu mais, pour les consommateurs, les choses se lisseront pour qu'il y ait toujours les mêmes quantités à vendre dans les années à venir ».
M. Naudet a également alerté sur les conséquences de « l'accumulation de canicules et de sécheresses sur l'ensemble des plantations forestières et sur le programme de reboisement en France », la région Rhône-Alpes étant fortement touchée. Il a dit vouloir « attirer l'attention du ministère au titre des calamités agricoles ».
Le Morvan produit un quart de la production hexagonale de sapins de Noël, derrière la Bretagne et Rhône-Alpes. En 2013, il s'en était vendu 5,6 millions, dont près de quatre millions cultivés en France, le reste venant de Belgique ou du Danemark.