La sécheresse qui affecte cet hiver le nord de la Chine, la plus grave en soixante ans, n'a encore qu'un impact limité mais pourrait avoir de graves conséquences économiques si l'absence d'eau se prolongeait jusqu'en mars.
Avec 120 jours sans pluies significatives dans certaines régions, plus de cinq millions d'hectares de cultures manquent d'eau, a rapporté le Bureau national pour la prévention des inondations et de la sécheresse.
Cette situation provoque déjà une pénurie d'eau pour plus de 2,5 millions d'habitants, principalement dans le Shandong (est) et le Henan (centre), deux provinces peuplées d'environ 95 millions d'habitants chacune.
Pour l'instant, les conséquences économiques de la sécheresse sont limitées car « la Chine dispose de stocks importants de blé et de riz », a expliqué Ma Wenfeng, analyste du cabinet de consultants spécialisé Beijing Orient Agribusiness.
« Mais il est encore trop tôt » pour dire si la sécheresse aura un impact considérable sur les récoltes. Selon Ma Wenfeng, « la sécheresse devrait provoquer une diminution de 1,7 million de tonnes de production de blé d'hiver, soit à peine de 2 % de la production totale de la Chine. »
« Mais si elle devait se prolonger jusqu'en mars ou en avril, la production de blé pourrait être gravement affectée, avec des pertes supérieures à 10 millions de tonnes », poursuit cet analyste. La Chine serait alors obligée d'augmenter ses importations.
Selon les services météorologiques, peu de précipitations sont attendues en février et mars dans la région ceinturant Pékin (Huabei) ainsi que dans les bassins du fleuve Jaune et de la Huai. Cette rivière marque la limite entre la Chine du riz, au Sud, et celle du blé, au Nord.
Dans la ville de Rizhao (Shandong), dont le nom signifie « ensoleillement », la sécheresse qui sévit depuis le 11 septembre est la plus longue depuis 300 ans, a rapporté le quotidien local Rizhao Ribao. A Pékin, cela fait 99 jours qu'il n'est pas tombé de pluie et la neige n'est toujours pas arrivée, une situation inédite depuis 1951.