Le groupe coopératif Tereos devrait rémunérer l'ensemble des betteraves collectées en 2010 à 30 €/t. En revanche, la rémunération du blé éthanol est actuellement bien en dessous de celui du blé meunier à 140 €/t, a-t-on appris, vendredi, lors du point de presse annuel du groupe.
Sur l'exercice 2010-2011, Tereos annonce pouvoir valoriser les betteraves à hauteur de 30 €/t au total et 32,1 €/t pour les betteraves du quota. Un chiffre à comparer à la valorisation 2009-2010 (26,4 €/t) et à celle de 2008-2009 (26,1 €/t).
« Pour le blé éthanol, la rémunération du prix du blé approvisionné est indexé sur l'éthanol, le prix des drêches et celui du blé. Vu les cours actuels de l'éthanol, cela nous permet d'acheter le blé à 140 €/t. Nous ne pouvons pas les valoriser aux cours actuels du blé meunier », a admis Pierre-Christophe Duprat, membre du directoire de Tereos, en charge de l'ensemble des activités de transformation des céréales.
« En 2005, les gouvernements ont porté la production de bioéthanol, avec une fiscalité incitative, qui nous a poussés à investir. Aujourd'hui, avec la crise économique, la défiscalisation est passée de 28 € par hectolitre (€/hl) à 14 €/hl. Cela fait 70 millions d'euros de budget en moins », s'est défendu sur ce point Philippe Duval, président du directoire de Tereos.
« D'où la nécessité aujourd'hui de reconvertir progressivement l'usine de Lillebonne vouée à l'éthanol vers une unité d'amidonnerie, car cette activité nous permettra mieux de répercuter les évolutions des prix des céréales, a-t-il ajouté. Nous avons aussi un effort pédagogique à faire auprès des producteurs, pour leur faire comprendre que c'est aussi parce qu'ils livrent 10 % de leur production de blé, qu'ils ont actuellement des prix deux fois plus rémunérateurs sur les 90 % restants. Les Etats-Unis utilisent 35 % de leur production de maïs pour le bioéthanol. Si demain, ce débouché disparaissait, les cours s'effondreraient. »
Avec l'envolée des prix du sucre, le résultat net global de Tereos a quasi doublé (+98 %) pour atteindre 150 millions d'euros en 2009-2010.
Titre
samedi 05 février 2011 - 16h25
Ce genre de contrat est un miroir aux alouettes; il faudra bien réfléchir au moment du renouvellement.