Ressemblant à un petit corbeau, le choucas des tours a été classé espèces protégée en 1989. Depuis cette date, il prolifère notamment dans le Finistère. C'est un oiseau grégaire qui vit en colonie, créant de nombreuses nuisances (sonores, salissures) sur les édifices publics, dans les bourgs et à la campagne.
« Ces oiseaux dorment en ville et se nourrissent à la campagne », confirme, Didier Goubil, élu chargé du dossier à la chambre d'agriculture. Ils nichent dans les clochers des églises ou même, plus dangereux, dans les conduits de cheminée, risquant de les obstruer. Pour se nourrir, ils se déplacent par bandes de plus de 1.000 oiseaux quelquefois ».
« Ils s'attaquent aux parcelles de maïs, de pois. Plus récemment, ils ont détruit des champs d'échalotes et de choux qu'ils déplantent. « Les dégâts occasionnés sont estimés à près de 80.000 euros par an. Mais les chiffres sont sous-estimés car beaucoup d'agriculteurs ne déclarent pas les dégâts puisque les indemnisations ne suivent pas », poursuit Didier Goubil.
Son statut d'espèce protégée nécessite en effet de faire un recours contre l'Etat, devant le tribunal administratif.
En 2004, pour trouver des solutions, la chambre d'agriculture a mis en place un groupe de travail qui regroupe DDTM, fédération des chasseurs, ONCFS (Office national de la chasse et de la faune sauvage), Féfidec (Fédération finistérienne des groupements de défense contre les organismes nuisibles), et l'association SEPNB Bretagne vivante.
« Les tirs sont la seule solution acceptable. Nous avons fait des essais d'effarouchement mais cela ne fait que déplacer le problème aux parcelles voisines », estime Didier Goubil.
En 2007, la Commission nationale de la faune sauvage et de ses habitats (CNFSH) a autorisé des actions de tirs par des lieutenants de louveterie. La dérogation a été renouvelée en 2009 et 2010 pour un maximum de 400 oiseaux abattus par an.
Un comptage estimatif de la population réalisé par l'association naturaliste Bretagne vivante l'année dernière fait état de 46.000 à 76.000 individus après reproduction. Sur cette base, et après consensus au sein du groupe de travail, la profession va demander de porter les autorisations de tirs à 1.000 par an. Didier Goubil ira lui-même défendre le dossier devant la commission nationale le 7 mars prochain.