L'ex-société Spanghero qui se bat pour sa survie depuis le scandale de la viande de cheval a obtenu mercredi à Perpignan sa mise en redressement judiciaire et un répit de six mois pour trouver un repreneur tout en poursuivant son activité, a-t-on appris auprès de son avocat.
La décision du tribunal de commerce de Perpignan va également permettre au mandataire d'activer le système de l'assurance de garantie des salaires (AGS) et ainsi d'assurer le versement de la paye du mois de mai à la centaine de salariés de l'entreprise de Castelnaudary (Aude), rebaptisée La Lauragaise, a expliqué à l'AFP l'avocat de M. Spanghero, Yankel Bensoussan, destinataire de la décision du tribunal.
« C'est une excellente nouvelle », s'est-il félicité, notant que le tribunal de commerce avait accordé une période de poursuite d'activité supérieure aux attentes de la direction.
En théorie, le tribunal de commerce aurait pu prononcer la liquidation de l'entreprise après le dépôt de bilan effectué la semaine passée par le patron, Laurent Spanghero.
Mais M. Spanghero se montrait relativement confiant avant la décision, d'autant que le procureur avait soutenu la solution du redressement finalement retenue.
Selon Me Bensoussan, les semaines à venir vont être mises à profit pour tenter de conclure un accord de reprise avec une société dont M. Spanghero n'a pas souhaité révéler le nom.
« Nous sommes en contact avec un repreneur depuis trois mois. Les conditions n'étaient pas réunies et, depuis quelques jours, elles le sont », a dit M. Spanghero.
Les banques accepteraient ainsi que le nouvel investisseur reprenne à des conditions plus favorables que celles faites à M. Spanghero le crédit-bail qui lui avait servi à reprendre les rênes de l'entreprise en juillet 2013, a-t-il expliqué. L'ancien rugbyman avait créé la société portant son nom en 1970 avant de la céder à la coopérative basque Lur Berri en 2009.
M. Spanghero a dit ne pas pouvoir se prononcer sur les intentions de ce repreneur quant au personnel de l'entreprise.
Quant à son propre rôle, M. Spanghero a souligné qu'il aurait 75 ans dans quelques jours et qu'il avait « fait (son) temps ». « Si le repreneur a besoin de moi, il sait qu'il peut compter sur moi », a-t-il dit.
« Le cahier des charges pour nous à présent, c'est de maintenir l'activité de la société dans les meilleures conditions pour permettre une reprise efficace », a expliqué l'avocat de M. Spanghero.
L'ex-Spanghero ne s'est jamais remise du scandale de la viande de cheval qui a éclaté en février 2013. L'entreprise qui revendiquait alors 360 salariés s'est retrouvée accusée d'avoir trompé ses clients en revendant sciemment de la viande chevaline pour du bœuf. La viande avait servi à la préparation de millions de plats cuisinés, comme des lasagnes, pour des marques comme Findus ou la grande distribution.