« Des chercheurs ont isolé un gène du riz agissant comme un puissant engrais susceptible d'accroître les rendements de plus de 35 % », a annoncé le 3 décembre 2013 l'Institut international de recherches sur le riz (Irri), basé aux Philippines.
Des essais préliminaires ont fait la démonstration des vertus fertilisantes de SPIKE sur le riz indica, une sous-espèce du riz asiatique (Oryza sativa L.), la plus communément cultivée (90 % de la production mondiale), avec une hausse des rendements constatée de 13 à 36 %. « Nous pensons que ces découvertes contribueront à assurer la sécurité alimentaire dans les pays d'Asie une fois que les nouvelles variétés seront commercialisées », a-t-il dit. Il est pour le moment impossible de fixer une échéance pour cela, a souligné une porte-parole de l'institut, Gladys Ebron.
Le gène SPIKE a été isolé en Indonésie par un Japonais, Nobuya Kobayashi, lors de recherches sur l'autre espèce commune de riz asiatique, dite japonica. Les chercheurs de l'Irri se sont ensuite attachés à introduire le gène dans des variétés d'« indica », sans modification génétique du grain. « Il s'agit de culture conventionnelle », a assuré Gladys Ebron.
L'enjeu est de taille puisque 3 milliards d'êtres humains dépendent du riz, la troisième céréale la plus cultivée au monde, pour leur subsistance. Or, aujourd'hui, les 155 millions d'hectares de rizières cultivées dans le monde, essentiellement en zone intertropicale, produisent environ 720 millions de tonnes de riz par an, avec des rendements qui ne progressent quasi plus. Or le resserrement de l'offre et de la demande risque de peser sur les cours et de rendre le riz inaccessible à des centaines de millions de pauvres en Asie notamment. Pour maintenir la tonne à 300 dollars, l'Irri estime qu'il faut développer la production de 8 à 10 millions de tonnes chaque année.