Au cours des quinzièmes rencontres Farre (Forum de l'agriculture raisonnée respectueuse de l'environnement), qui se sont tenues mardi à Paris, la question de savoir si la science est l'alliée ou l'ennemie de l'agriculture a été posée.
Pour le public, mais aussi pour les agriculteurs, la science a longtemps été synonyme de progrès et de volonté de produire davantage pour mieux vivre. Mais depuis les années 1970, la science est contestée tant sur les modèles proposés que sur les risques pris. « Il faut faire changer la peur de camp », a suggéré le philosophe Luc Ferry en proposant aux agriculteurs d'expliquer au grand public ce qui se passerait s'il n'y avait plus de recherche.
Roger le Guen, sociologue, a regretté l'extrême segmentation de l'agriculture. Pour lui, les agriculteurs sont de plus en plus coconstructeurs des solutions de l'avenir. Selon Christian Hugues, directeur scientifique adjoint du secteur agricole à l'Inra, le problème de la recherche de demain est d'arriver à aligner les objectifs à court terme avec le long terme : comment à la fois travailler sur la suppression des pollutions visibles immédiatement, la nécessaire diminution de la consommation de ressources rares et la prise en compte des changements climatiques. Selon lui, il faut des innovations de rupture. Pour cela, il faudra faire diminuer les freins à l'adoption de l'innovation en rénovant le fonctionnement collectif des agriculteurs.
Les agriculteurs, eux, ont listé leurs attentes vis-à-vis de la recherche : « Auparavant, la recherche était exogène à nos entreprises. On apportait engrais et phytos. Nos rendements progressaient. Aujourd'hui, j'attends que la science m'aide à comprendre mon système pour être plus autonome et décideur sur mon entreprise », a souligné Jean-Paul Vinot. Tandis que Mickael Jacquemin a souligné ses attentes pour faciliter la conduite de ses élevages, mais aussi augmenter le confort de travail : sexage des porcs, génomique, repérage rapide des virus, développement de la télésurveillance...
Marion Guillou, présidente d'Agreenium, veut parler encore de progrès. « Il faudra produire plus en gaspillant moins, en augmentant la productivité des facteurs de production. En respectant davantage les ressources rares dont les sols. Sur ce constat de plus en plus partagé, on peut parler de progrès », a-t-elle expliqué.
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mercredi 16 janvier 2013 - 12h47
la recherche appliquée indépendante est une des fonctions qui m'apparait primordiale dans mon métier d'agriculteur; je suis fier d'adherer à un réseau de CETA qui fédere plus du 1/3 de la surface labourable de mon département la puissance de recherche ainsi obtenue est un formidable outil collectif de dissernement