D'après les résultats du projet Climator présentés en colloque les 17 et 18 juin à Versailles, un réchauffement climatique moyen de 1,6°C devrait avoir lieu dans un futur proche (2020-2050) et de 3°C d'ici à la période 2070-2100. Quant aux pluies, elles devraient diminuer, surtout au printemps et en été et particulièrement dans le Sud-Ouest.
Ces tendances ont été obtenues par modélisation en partant du scénario moyen du Giec qui prévoit une forte croissance économique et un pic démographique en 2050.
Ces évolutions climatiques ont des impacts plus ou moins importants selon les cultures et les régions. L'augmentation de la température constitue par exemple une opportunité pour cultiver du maïs, du sorgho ou du tournesol dans le nord de la France et en moyenne montagne. Du côté des céréales, l'accélération du rythme de croissance des plantes permettra d'esquiver les stress hydrique et thermique de fin de cycle.
Globalement, les rendements du blé et des prairies augmenteront légèrement grâce à une fertilisation carbonée de l'atmosphère plus importante. Mais aucune évolution de rendements n'est prévue pour le colza ou le tournesol car les effets bénéfiques du CO2 devraient compenser les effets néfastes du stress hydrique.
Les inquiétudes se portent particulièrement sur le maïs irrigué dans le Sud-Ouest qui verra son rendement diminuer à cause d'un cycle plus court. Des variétés à cycle très long pourraient compenser ce préjudice mais auraient des besoins en eau plus importants. Or la recharge des nappes baissera inéluctablement, selon Climator.
Mais la première source de variation du rendement restera la variabilité d'une année à l'autre. Pour l'avenir, Climator préconise donc des cultures d'été résistantes à la sécheresse et les cultures d'hiver.
Concernant la situation sanitaire, les projections vont dans le sens d'une réduction des traitements phytosanitaires pour la septoriose et la rouille sur blé. Mais de nouveaux pathogènes pourraient aussi apparaître avec le temps.
Le projet de recherche Climator a été financé par l'Agence nationale de la recherche, dans le cadre du programme « Vulnérabilité, Milieux et Climat ». Il a réuni pendant trois ans, dix-sept équipes de sept instituts et organismes associant ainsi des disciplines telles que la climatologie, l'agronomie, l'écophysiologie, la bioclimatologie et les sciences du sol. L'Inra, Arvalis et Météo France ont, entre autres, participé à ce projet.