Une agriculture sans labour pourrait en Europe abaisser jusqu'à deux degrés les températures extrêmes des vagues de chaleur, offrant ainsi une option pour réduire les effets du réchauffement climatique, selon une recherche publiée le 23 juin.
Le sans-labour permet de maintenir des résidus sur les terres après les récoltes, résidus qui réfléchissent nettement plus les rayonnements solaires, réduisant ainsi la quantité de chaleur absorbée, expliquent les auteurs suisses de ces travaux parus dans les comptes-rendus de l'Académie nationale américaine des sciences (PNAS).
« Nous avons constaté que l'effet de refroidissement de ces résidus, en accroissant la réflexion des rayons du soleil, était fortement amplifié durant les jours d'été les plus chauds », expliquent les auteurs. Ainsi la température durant les jours les plus caniculaires dans les régions recourant à cette méthode peut diminuer d'environ deux degrés comparativement à des zones d'agriculture où le sol est labouré, précisent-ils. Cette couche de résidus permet aussi de retenir davantage l'eau dans le sol, ce qui diminue l'évaporation, sans pour autant affecter l'effet refroidissant de la réflexion du soleil sur ces résidus, indiquent également ces scientifiques.
« Il y aurait aussi une conservation possible du carbone (CO2) » dans le sol, le principal gaz à effet de serre, a indiqué Sonia Seneviratne, de l'ETH de Zurich, l'Institut fédéral suisse de technologie, un des co-auteurs de cette recherche. Mais, a-t-elle relevé dans un entretien avec l'AFP publié le 24 juin, « ce n'est pas un aspect que nous avons étudié de façon détaillée dans cette recherche ».
Un site expérimental dans le sud de la France
L'adoption du sans-labour varie beaucoup selon les régions du monde. En Amérique du Nord et du Sud, où l'agriculture extensive domine, il est très répandu. Aux Etats-Unis, il est privilégié depuis les années 1940 pour lutter contre la sécheresse et la désertification. En Europe, il ne représente qu'une petite partie des cultures. Pourtant, avec près de 30 % de la superficie européenne consacrée aux récoltes, le Vieux Continent est l'une des régions du monde les plus cultivées. Cela laisse une importante marge pour étendre l'agriculture sans labour en Europe, jugent les auteurs de cette étude.
Selon eux, « une gestion des résidus des récoltes pourrait offrir une option prometteuse pour atténuer l'impact régional des vagues de chaleur ». Cette méthode paraît être la plus efficace avec des cultures situées à des latitudes moyennes, récoltées en juillet, et où le sol aura été laissé sans labour durant les mois de canicule.
« Une telle approche peut avoir des effets salutaires importants car les vagues de chaleur ont un énorme impact sur les populations et les écosystèmes et sont appelées à devenir plus fréquentes et plus sévères avec le réchauffement climatique », soulignent ces scientifiques. Une réduction de un à deux degrés des températures extrêmes « peut potentiellement faire une grande différence en termes d'impact humain et sur les écosystèmes », font-ils valoir.
Ces chercheurs ont effectué leurs mesures sur un site expérimental dans le sud de la France, laissé sans labour après la récolte de blé et où les résidus ont augmenté le taux de réflexion des rayons solaires de 50 %. Ils ont ensuite utilisé ces données dans un modèle ordinateur régional, pour mesurer la lumière solaire reçue et réfléchie ainsi que l'ampleur de la baisse de la température correspondante.
alors...
mardi 24 juin 2014 - 21h39
ne vendez pas vos pailles mais broyez les et laissez les au sol jusqu'en septembre octobre...que chacun en fasse autant. que les consommateurs de paille(élevage) la produisent chez eux...restituons la matiére organique à nos sols et arretons le commerce des pailles... si on doit vendre les pailles pour faire de la marge, c'est la fin des sols à moyen terme notamment dans les sytémes où il n'y a plus ni animaux ni prairies...