(article mis à jour le 22 avril à 18 heures)
Le Premier ministre a annoncé dans la soirée du jeudi 18 avril 2013 dans un communiqué que « compte tenu de la hausse des charges pour les producteurs et de l'évolution du prix du lait sur les différents marchés [...], le médiateur, à travers les discussions menées avec les acteurs de la filière, considère qu'il est possible et souhaitable de revaloriser d'au moins 25 €/1.000 l le prix du lait [...] pour les mois d'avril, mai et juin sur l'ensemble des laits produits en France ».
« Le Premier ministre et le ministre de l'Agriculture, qui se sont vus à plusieurs reprises ces derniers jours à ce sujet, soutiennent cette proposition et demandent à l'ensemble des acteurs de finaliser la mise en œuvre de ces orientations avant la fin de la semaine prochaine, afin que la revalorisation soit effective pour l'ensemble des producteurs dès le paiement de la collecte d'avril. »
Mais la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD), qui regroupe de grandes enseignes comme Auchan, Carrefour, Casino, Cora et Monoprix, estime vendredi que les demandes du gouvernement sur une hausse du prix du lait sont « prématurées ».
Le ministre de l'Agriculture, Stéphane le Foll, a pourtant assuré peu auparavant que la grande distribution était d'accord pour mettre en œuvre la revalorisation du prix du lait proposée par le médiateur.
« Les annonces du gouvernement sont prématurées, alors même qu'une médiation est en cours », écrit la FCD dans un communiqué publié vendredi.
Car « les enseignes de la distribution demandent que les grands industriels du lait [...] contribuent équitablement à ce juste effort, en particulier sur les produits transformés », demande-t-elle.
D'autre part, « ces mesures risquent d'augmenter jusqu'à 8 % les prix des produits laitiers et donc d'impacter très fortement le pouvoir d'achat des consommateurs », se justifie-t-elle.
Selon « les contacts qu'on a eus, en particulier hier avec la grande distribution – et je le dis ici en Bretagne, en particulier hier soir avec Michel-Edouard Leclerc –, [celle-ci] est d'accord pour mettre en œuvre cette proposition », a affirmé vendredi le ministre lors de la visite d'une exploitation dans le Finistère.
« On va discuter, mais on souhaite vraiment que, pour la question du prix du lait, dès avril, sur mai et sur juin, sur trois mois, il y ait une revalorisation », a assuré Stéphane Le Foll.
Mais Système U est pour l'heure la seule enseigne à avoir répondu favorablement à la proposition du médiateur des contrats. « Système U soutient la proposition du médiateur [...] qui est en ligne avec ses positions exprimées depuis le début de la crise », assure l'enseigne dans un communiqué publié ce vendredi 19 avril.
Pour sa part, le groupe Auchan a proposé d'augmenter le prix payé aux producteurs de lait de trois centimes par litre de lait de consommation pour les trois prochains mois, au lieu de deux centimes proposés le 8 avril. Et de 0,5 centime par litre pour le lait utilisé dans la fabrication des produits transformés. L'enseigne s'engagerait aussi à ne pas répercuter cette hausse sur le consommateur. Cette augmentation pourrait intervenir dès le 1er mai, « sous réserve de la finalisation des modalités pratiques avec les différents intervenants : le médiateur nommé par le gouvernement, les représentants des industriels et les représentants des producteurs agricoles », a déclaré samedi un porte-parole d'Auchan contacté par l'AFP.
Faisant suite à l'annonce du Premier ministre, la FNSEA et Jeunes Agriculteurs ont salué cette « première étape ». « Ces acteurs ont désormais une semaine pour mettre en œuvre les conclusions du médiateur » et « nous attendons des résultats », ont-ils expliqué dans un communiqué.
La Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), association spécialisée de la FNSEA, « exige » elle aussi dans un communiqué des mises en œuvre concrètes.
décallage
lundi 22 avril 2013 - 09h36
Pourquoi faut il qu'en France, nous soyons déconnectés des prix mondiaux? Les producteurs en profitent, certes quand les cours mondiaux sont bas, mais les industriels dans le même temps, vont s'approvisionner hors France afin de bénéficier des ces cours. A l'inverse, quand les cours mondiaux sont hauts comme aujourd'hui, les producteurs français n'en profitent pas, limitent leur production, pénalisant par la même occasion, la filière laitière. Les français doivent apprendre à devenir adulte, prendre leur responsabilité. Nous avons des atouts, il faut les utiliser et surtout, être moins dépendants des politiques.