« En avril, le prix du lait en Bretagne et dans les Pays de la Loire sera de 285,18 €/1.000 l, auquel Lactalis ajoute une avance sur le prix de 15 €/1.000 l », a annoncé Claude Trévillot, responsable des achats de lait du groupe mayennais lors de l'AG de l'association des producteurs de lait Lactalis Craon, le 16 avril 2013 à Craon.
Cette annonce lui a attiré des sifflets de la part des quelque 200 éleveurs réunis dans la salle. Ce montant permet de faire passer le prix du lait au-dessus de la barre des 300 €/1.000 l, mais il est largement insuffisant pour résoudre les difficultés actuelles des producteurs.
Les échanges ont été tendus, et parfois empreints d'ironie, entre les éleveurs et le représentant du transformateur.
Les producteurs ont largement insisté sur leur situation, soulignant le risque pour les approvisionnements en lait à moyen terme face au découragement dans les campagnes.
« Nous trimons comme des c... depuis trente ans mais les jeunes ne l'accepteront plus. Ils partiront faire autre chose. Et vous aurez alors l'air malin avec vos investissements dans la tour de séchage sur l'usine de Craon ! », a interpellé un éleveur.
Claude Trévillot a répondu être parfaitement conscient de la situation, mais être dans l'incapacité d'accorder des hausses tant que la distribution refusait de les répercuter sur les PGC à la consommation.
Cette réponse n'a visiblement pas satisfait les participants. Sur le terrain, c'est pourtant la résignation plus que la colère qui domine. Le nombre d'adhérents au groupement des producteurs Lactalis Craon est passé de 577 à 487 en l'espace d'un an, alors même que la raison voudrait qu'ils s'organisent en OP (organisation de producteurs) le plus rapidement possible.