Les producteurs de lait de l'Ouest de la France refusent une indexation du prix du lait sur les tarifs pratiqués en Allemagne sans contreparties sociale et fiscale, et mettent en avant la fabrcation en France de produits laitiers plus élaborés « enviés dans de nombreux pays ».
« On ne peut pas imposer le prix allemand sans conditions », notamment fiscales et sociales, a estimé Pascal Clément, président de la section lait de la FRSEA Ouest, lors d'une conférence de presse, jeudi, à Rennes.
Les producteurs réclament des compensations face à leurs homologues allemands qui selon eux « bénéficient d'un accompagnement de leur gouvernement au travers de régimes fiscaux et sociaux privilégiés ». Ils estiment en outre que « concernant les règles de paiement de la qualité, les exigences sont supérieures en France ».
Les produits français sont « mieux valorisés, avec des fromages à pâte molle, l'emmental, les yaourts fermentés... » ont expliqué plusieurs responsables syndicaux de Bretagne et Pays-de-la-Loire. Cette valorisation des produits français « est supérieure de 8% à celle de l'Allemagne », selon eux.
En désaccord sur le prix du lait proposé en juillet, les producteurs ont donné jusqu'au 12 août aux industriels fabricants pour qu'ils reviennent à la table des négociations.
Dans cette attente, les producteurs en colère de plusieurs départements ont entamé une campagne consistant à apposer des autocollants sur des produits laitiers pour dissuader le consommateur d'acheter des produits issus d'entreprises ne respectant, pas selon eux, les accords passés.
Les entreprises visées sont notamment Bel, Bongrain et Lactalis, accusés par les producteurs de ne pas respecter l'accord de juin 2009 et de ne consentir à revoir le prix d'achat du lait que quand les cours baissent, pas quand ils remontent comme c'est le cas actuellement.
Les producteurs entendent également mettre la pression sur les hyper et supermarchés accusés d'exercer une « pression insupportable sur les industriels », selon Laurent Kerlir, président de la FRSEA de l'Ouest.
Depuis deux ans, et en dépit de l'accord de juin 2009, le prix du lait fait l'objet de tensions lors de sa fixation chaque trimestre entre les producteurs et les industriels.
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