Des bergers ont demandé lundi, dans une lettre ouverte au président de la République, que soient prélevés avant vendredi les 24 loups autorisés pour la période 2013-2014 par le « plan loup », après une nouvelle attaque dans les Alpes-Maritimes.
La Fédération ovine de ce département, la Fédération des acteurs ruraux, l'Association des éleveurs et bergers du Vercors Drome Isère et Solidarité pastorale ont indiqué attendre de François Hollande qu'il fasse « prélever au minimum la totalité des loups prévus par le plan avant le vendredi 6 septembre et accorder aux chasseurs le droit de tirer des loups dans le cadre de leurs activités de chasse ».
Au niveau national, le « plan loup » 2013-2017, entré en vigueur au printemps, prévoit en effet que 24 loups peuvent être prélevés durant la première année sur une population estimée par les autorités à 250 animaux.
« Si vous manquez de moyens pour parvenir au quota minimal de 24 loups avant » cette date, « faites appel à l'armée pour porter assistance aux éleveurs en danger », suggèrent les éleveurs excédés par les attaques, exigeant « des avancées significatives avant samedi », date à laquelle le chef de l'Etat doit se rendre à Nice pour la cérémonie d'ouverture des Jeux de la Francophonie.
Un ou plusieurs loups ont attaqué la semaine dernière les chiens (des patous notamment) d'un berger du Val d'Entraunes, dans le nord des Alpes-Maritimes, en mettant six sur sept hors d'état de protéger son troupeau qui a également subi des pertes.
Deux loups, dont une louve allaitante, ont été prélevés cet année dans les Alpes-Maritimes.
Revenu naturellement au début des années 1990 dans les Alpes, le loup – espèce protégée – est en croissance constante en France, d'où une multiplication des attaques sur les troupeaux (5.848 bêtes tuées en 2012, contre 4.920 en 2011 et 2.680 en 2008).
Près de 800 attaques sur des troupeaux ont été dénombrées en 2012 dans les Alpes-Maritimes, qui concentre un tiers (2.417 bêtes) des pertes d'ovins en France.