L'abattoir breton Tilly-Sabco, dont l'activité est menacée faute d'approvisionnement en poulets, ne recevra pas d'aide financière immédiate, a annoncé le préfet de la Bretagne à l'issue d'une réunion à Rennes mercredi avec une délégation représentant salariés et éleveurs de la filière du poulet destiné à l'exportation.
« Aujourd'hui, ce qui nous était demandé, c'était de verser une subvention de 800.000 euros par mois pour maintenir une activité de deux jours par semaine en attendant l'élaboration d'un modèle économique », a déclaré le préfet de la Bretagne Patrick Strzoda, à l'issue d'une réunion de près de deux heures.
« Ce type d'aides n'est pas possible juridiquement ni financièrement. C'est une atteinte au droit de la concurrence, ce n'est pas compatible avec les réglementations que nous devons respecter », a-t-il justifié.
M. Strzoda a en revanche fait part de « négociations en cours avec les grands acteurs de la filière de la volaille pour bâtir un modèle économique viable, qui permette de maintenir une activité, à Tilly-Sabco notamment », évoquant deux pistes : « la constitution d'un opérateur rassemblé » ou « un repreneur ».
Il a annoncé dans ce cadre une réunion consacrée à la filière de volaille « la semaine prochaine » à Rennes « pour avancer dans la constitution de ce modèle ». « La situation de détresse est réelle. Nous souhaitons avancer le plus vite possible », a-t-il ajouté, sans préciser encore de date.
Pour alerter les pouvoirs publics sur la situation de leur abattoir, salariés de Tilly-Sabco, éleveurs et familles bloquent depuis plus de 24 heures désormais la route nationale reliant Rennes à Brest et un pont à proximité de Guerlesquin (Finistère).
Avec les 340 emplois de l'abattoir, Tilly-Sabco fait vivre au total 1.000 emplois directs, selon les syndicats.