La décision sur l'avenir du volailler Tilly-Sabco, dont le PDG a annoncé lundi l'état de cessation de paiement, sera rendue le 30 septembre 2014, a-t-on appris de source syndicale mardi, à l'issue d'une audience du tribunal de commerce de Brest.
« La décision du tribunal est mise en délibéré et nous aurons une réponse le 30 septembre », a indiqué à la presse, au terme de l'audience, Corinne Nicole, délégué CGT de l'entreprise qui emploie 326 personnes à Guerlesquin (Finistère) et dont dépend un millier d'emplois.
Le tribunal, qui va placer l'entreprise en liquidation judiciaire, devra décider s'il accepte ou non d'accorder un délai supplémentaire à l'entreprise, qui n'a pas réussi à conduire à son terme le plan de continuation en cours.
Tilly-Sabco demande un délai « pour favoriser l'émergence d'un projet de reprise le plus abouti possible ».
« On a eu une très bonne écoute au niveau des demandes qui ont été faites », a estimé Corinne Nicole. « On a eu la possibilité de s'exprimer et de dire tout ce qu'on avait sur le cœur et on a vu la réaction des gens qui ont bien compris que les salariés de Tilly-Sabco étaient des gens courageux qui voulaient garder leur travail », a-t-elle poursuivi.
Le patron du volailler, Daniel Sauvaget, a annoncé lundi à ses salariés sous le choc l'état de cessation de paiement de leur entreprise.
Les difficultés du volailler, dont 80 % de la production était destinée au Moyen-Orient, principalement à la péninsule Arabique, remontent à la suppression en 2013 des aides européennes à l'exportation pour les poulets congelés (les restitutions), qui soutenaient la filière à hauteur de 55 millions d'euros par an.
Quelque 200 personnes, pour la plupart des salariés de l'entreprise, se sont rassemblées mardi devant les locaux abritant le tribunal. « Il reste encore sept jours à attendre [...], on a besoin que ce soit plus rapide, ça fait déjà un an et demi qu'on est dedans... », a réagi Angelika Maillet, 27 ans, en CDI chez Tilly-Sabco depuis un an et demi. « La semaine va être compliquée, on ne va pas bien dormir et puis on va encore attendre et encore avoir de l'espoir comme d'habitude », a-t-elle poursuivi, résignée.