Pour répondre à la demande des différentes filières de valorisation, il faudrait planter chaque année autour de 1,5 million de peupliers en France. Les spécialistes du secteur estiment qu'il s'en est planté autour de 700.000 l'an dernier.
Ce phénomène de déclin a démarré à la fin des années quatre-vingt-dix. Depuis 2005, il se récolte plus de peupliers qu'il ne s'en plante. A l'horizon de 2020, la France va se trouver en situation de pénurie alors que ce bois trouve une multitude de débouchés, le plus souvent locaux. C'est bien sûr l'incontournable pour la fabrication des emballages (cageots, boîtes à fromage, bourriches...). C'est une essence très prisée pour les contreplaqués. Elle a aussi des qualités technologiques pour la construction. Enfin, ce qui n'est pas valorisable dans les filières précitées trouve un débouché en bois énergie.
Le recul du reboisement s'explique par le retour de certaines parcelles à des activités agricoles, par le poids de contraintes administratives ou environnementales, mais aussi par une certaine lassitude des populiculteurs face à la rentabilité aléatoire de l'activité. Ils sont 170.000 en France à posséder une ou des parcelles de peupliers. Les trois quarts d'entre eux ont une surface inférieure à 1 ha.
Une charte
Pour inciter cette population très éparse à reboiser, les pépiniéristes, exploitants forestiers et industriels du bois ont lancé le 24 avril une charte « Merci le peuplier ». Tout populiculteur qui adhère à cette charte va bénéficier d'une aide de 2,50 € par plant. Avec une densité de 200 plants par hectare, l'aide s'élève à 500 €. Ce qui représente le tiers du coût total d'une plantation « clef en mains », de l'ordre de 1.500 €/ha.
Avec ses 230.000 ha et une récolte annuelle de 1,5 million de m3 de bois, la France est le premier producteur européen et le deuxième, en surfaces plantées, au niveau mondial derrière la Chine. La filière française est organisée au sein d'une interprofession : le Conseil national du peuplier.
Site : www.peupliersdefrance.org.
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vendredi 25 avril 2014 - 09h06
Ils veulent du peuplier : qu'ils paient le bois récolté plus cher! Le problème est là et pas ailleurs!