Une étude du Centre d’immunologie de Marseille-Luminy (CIML), présentée jeudi par la Ligue française contre le cancer, montre l’existence d’un lien entre l’exposition aux pesticides et l’origine de certains cancers.
L’équipe du CIML dirigée par Bertrand Nadel a mis en évidence que les pesticides favorisaient la translocation entre les chromosomes 14 et 18, ce qui peut entraîner la formation de lymphomes folliculaires, une forme de cancer.
Environ 50 % de la population est porteuse de cette translocation, mais seulement six cas sur 100.000 présentent une incidence du lymphome. Le sang des individus exposés aux pesticides contient de 100 à 1.000 fois plus de cellules « transloquées » que celui des autres porteurs.
L’apparition de ces cellules anormales semble nécessaire au développement du cancer mais elle n’est pas suffisante, puisque tous les cas ne conduisent pas à un lymphome. Il reste donc à découvrir pourquoi certaines de ces cellules progressent vers une tumeur et d’autres non.
Ces avancées scientifiques vont permettre de réaliser un dépistage plus précoce chez les individus à risque, grâce à des biomarqueurs, et d’envisager des traitements sans doute moins invasifs.
Les données épidémiologiques montrent que les agriculteurs développent globalement moins de cancers que d’autres professionnels, mais qu’ils ont plus de cancers des cellules du sang, un type de cancer qui est incurable.