L’État vient d’inscrire une vieille parcelle de vigne du Gers aux Monuments historiques, une première en France. Cela est dû au caractère exceptionnel des souches et aux modes de culture ancestraux dont témoigne ce lopin de terre, ont annoncé ses services le 18 juin 2012.
Les vignes classées, situées sur la commune de Sarragachies (Gers), auraient 150, voire 200 ans. Elles ont résisté aux attaques comme celle, dévastatrice, du phylloxéra à partir du XIXe siècle. Cette résistance s’expliquerait par la nature très sablonneuse des sols, qui empêche le phylloxéra de prospérer.
D’autres terroirs présentent les mêmes particularités, mais les vignes y ont quand même été arrachées.
D’une superficie de 40 ares (4.000 mètres carrés), cette parcelle de souches très anciennes et non greffées, endémiques au piémont pyrénéen, offre « un remarquable exemple de biodiversité et de patrimoine génétique : 600 pieds sur douze rangs, une vingtaine de cépages différents et, parmi eux, sept non répertoriés antérieurement », a expliqué la préfecture du Midi-Pyrénées.
« De plus, elle témoigne de modes de culture ancestraux (notamment la plantation en pieds doubles disposés en carré) disparus avec la crise du phylloxéra », poursuit-elle.
Les ceps sont mélangés les uns aux autres, comme cela se pratiquait autrefois. Leur positionnement rappelle le travail qu’effectuaient à l’époque les attelages de bœufs.
Cette parcelle de l’appellation Saint-Mont sur un coteau face aux Pyrénées constitue un conservatoire « exceptionnel » de mémoire végétale préservé grâce à l’action de professionnels passionnés, ajoute la préfecture.