Dacian Ciolos, commissaire européen à l'Agriculture, a organisé à Bruxelles, les 19 et 20 juillet 2010, un large débat sur le Pac après 2013. Ces deux journées ont d'abord été l'occasion de rendre compte des quelque 6.000 contributions citoyennes au débat (plus de dix fois le nombre de réponses attendues).
« La Pac n'est plus une politique sectorielle, a insisté le commissaire européen à l'Agriculture, elle intéresse tous les européens » : sécurité alimentaire, qualité des produits alimentaires, juste répartition de la valeur ajoutée, production alimentaire durable et renforcement des espaces ruraux dans toute leur diversité sont aujourd'hui des arguments entendus.
Il y a deux ans, le débat aurait pris une toute autre tournure, s'accordent à dire les quelque 600 participants. Après les émeutes de la faim, on parle de sécurité alimentaire. Après l'effondrement des marchés, on parle de régulation, etc. Sur deux jours, les industriels ont eu la parole quinze minutes ! Les think-tanks (groupes de réflexion) et les ONG (environnement et citoyens) ont eu la part belle dans le débat.
Mais quel enseignement tirer de leur présence ? Prise de conscience ou trompe-l'œil ? Les contributions reflètent la diversité et l'opposition des positions européennes. Concluant les débats, Dacian Ciolos a déclaré : « Il est important qu'on puisse s'exprimer, s'écouter les uns les autres. Si le seul résultat de ce débat se limite à cette écoute, c'est déjà ça. »
La Commission, elle-même tiraillée en son sein, va pouvoir faire dire ce qu'elle veut à ces deux jours de débat, même si Dacian Ciolos a également assurer qu'il en tiendra compte dans sa communication pour la Pac après 2013 à l'automne.
Dacian Ciolos a donné quelques axes de sa proposition : des paiements directs plus équitables entre les Etats membres, plus verts. Le commissaire s'est prononcé pour le maintien des deux piliers de la Pac, rappelant que le premier est destiné aux soutiens directs qui permettent d'obtenir des résultats annuels quantifiables et le second, qui permet l'évolution des filières et des territoires fondé sur une programmation pluriannuelle.
« Le développement rural doit permettre de moderniser les exploitations, de donner des moyens nouveaux à l'innovation, de maintenir la diversité des territoires et de relever le nouveau défi du changement climatique », a déclaré Dacian Ciolos, en conclusion de ce débat avec le grand public.
Il s'est également dit prêt à évoquer à la question des protéines végétales, un dispositif de gestion des risques, des instruments de gestion des marchés ou encore le renouveau des relations entre les différents acteurs de la chaîne alimentaire.
Quoi qu'il en soit, le consensus va devenir de plus en plus compliqué au fur et à mesure qu'on entrera dans le détail des mesures. Une chose semble sûre pour l'instant : cette réforme tiendra davantage de l'ajustement à la marge que de la révolution.
Les débats ont fait abstraction de la question du budget agricole, excepté dans les coulisses de la conférence. Si pour certains, la diminution du budget est inéluctable, pour l'agriculture comme pour les autres secteurs, pour d'autres, il est encore temps de se battre, au minimum pour son maintien. Verdict en septembre. Un calendrier qui fait craindre la prédominance de la question budgétaire sur la définition d'une nouvelle politique agricole et alimentaire.
A télécharger :
• Discours de Dacian Ciolos (« Je veux une Pac forte, efficace et équilibrée »
PAS BESOIN DE PAC
mardi 20 juillet 2010 - 22h41
LES CITOYENS N ATTENDENT RIEN...SI PAYER MOINS DE CHARGE...MOINS D IMPOTS ...MOINS DE TAXES...MOINS DE BLABLA...MOINS DE GENS BIEN PAYES A NE RIEN FAIRE...