« Nos organisations accueillent avec grand intérêt les premières intentions de la Commission de rendre les futurs soutiens de la Pac plus équitables, mieux répartis à la fois entre les agriculteurs et les Etats membres, et davantage ciblés sur l'environnement et l'emploi », a déclaré le groupe Pac 2013, lundi, dans un communiqué.
Le groupe Pac 2013 est une plate-forme de travail française sur l'avenir de la Pac, qui rassemble des organisations environnementales (WWF, Fondation Nicolas Hulot...), d'agricultures durables (Fnab, Civam...) et de solidarité internationale.
Les intentions de la Commission européenne « reflètent aussi une vision politique nouvelle de la diversité des agricultures de l'UE-27, où le rôle des petites fermes et des produits locaux est enfin reconnu », selon le communiqué.
Les propositions de Bruxelles « qui doivent toutefois être confirmées le 17 novembre, sont de nature à mieux légitimer les paiements directs et le maintien d'une Pac forte dans le cadre de la révision du budget européen », ajoute le groupe Pac 2013.
« Ces nouveaux objectifs visant à renforcer l'intégration de l'environnement dans la Pac tranchent nettement avec la frilosité des autorités françaises – au premier chef le président de la République – qui souhaitent, quant à elles, un ''moratoire'' en matière d'obligations environnementales. Il est aujourd'hui évident qu'un tel ''moratoire'' demandé en France ne préparerait pas l'avenir des agriculteurs français », juge-t-il.
« La fin des aides historiques soulèvera et soulève déjà une levée de bouclier. La Commission ne doit pas céder à la pression de ceux qui souhaitent conserver leurs ''avantages acquis'', mais bien continuer à porter un projet de transformation progressive vers une agriculture plus durable et
économiquement viable », poursuit-il.
« Cependant, la Commission européenne devrait aller plus loin et reconnaître que certains types d'agriculture sont particulièrement bénéfiques pour la santé, l'emploi, l'environnement et la lutte contre le changement climatique – agriculture biologique, systèmes herbagers, agriculture à haute valeur naturelle – et préciser comment elle entend les soutenir, notamment quand elle évoque la rémunération des services environnementaux », demande le groupe Pac 2013.
« Nous nous interrogeons également sur le manque d'ambition » du projet de la Commission sur la régulation des marchés agricoles, « évoquant de simples adaptations potentielles. Or c'est une condition incontournable pour garantir la régularité de l'approvisionnement et la stabilité de prix à la fois rémunérateurs pour les producteurs et abordables pour les consommateurs », affirme-t-il.
« Concernant les défis de la sécurité alimentaire, nous rappelons que toutes les politiques de l'UE – y compris la Pac – doivent désormais tenir compte de l'objectif de réduction de la pauvreté dans le monde. Par conséquent, nous attendons de la communication de la Commission sur la Pac après 2013 qu'elle soit cohérente avec le développement de l'agriculture familiale dans les pays du Sud : suppression des exportations subventionnées, réduction des importations de protéines végétales... », explique également le groupe Pac 2013.
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