Chaque année, jusqu'à 30 millions d'hectares de surfaces cultivées, soit l'équivalent de la superficie de l'Italie, sont perdus du fait de la dégradation de l'environnement, de l'industrialisation et de l'urbanisation, a souligné jeudi un expert de l'ONU.
« Cette tendance a des conséquences dramatiques pour des centaines de millions d'agriculteurs, de pêcheurs ou de peuples indigènes », qui « dépendent de l'accès à la terre et à l'eau pour leur existence », a souligné Olivier de Schutter, rapporteur spécial des Nations unies sur le droit à l'alimentation à l'occasion de la présentation de son rapport à l'assemblée générale.
« Aujourd'hui, 500 millions de petits agriculteurs souffrent de la faim car leur droit à la terre est attaqué », a-t-il souligné. « Alors que les populations rurales augmentent et que la concurrence avec les grandes entités industrielles croît, les parcelles cultivées par les petits exploitants diminuent année après année. Les agriculteurs sont souvent rejetés vers des sols qui sont arides, montagneux ou sans irrigation », a-t-il ajouté.
Le rapport souligne que la combinaison entre la dégradation de l'environnement, l'urbanisation et les acquisitions de grandes surfaces par des investisseurs étrangers constitue « un cocktail explosif ».
« A l'échelle de la planète, de 5 à 10 millions d'hectares de terres agricoles sont perdus chaque année du fait d'une dégradation sévère (de l'environnement) et 19,5 millions de plus sont perdus du fait de l'industrialisation et de l'urbanisation », a expliqué M. Schutter.
La pression des très grands exploitants agricoles a accentué ce phénomène au détriment des petits, a-t-il expliqué, car « chaque année, des investisseurs expriment leur intérêt dans l'acquisition de plus de 40 millions d'hectares de terres arables ».