Un vif débat s'est tenu sur l'avenir du budget européen, jeudi, entre les eurodéputés de la commission sur les défis politiques et le commissaire à l'Agriculture, Dacian Ciolos, selon un communiqué du Parlement européen.
L'agriculture, qui représente 40 % du budget de l'UE, est le premier sujet abordé par cette nouvelle commission, chargée de préparer un rapport sur le cadre financier après 2013.
« Nous avons prévu une proposition très ambitieuse pour la future politique agricole commune. Le budget devrait être au même niveau que les ambitions », a affirmé Dacian Ciolos, en réponse à une question d'un eurodéputé.
Le commissaire européen a ajouté qu'une réduction du budget de la Pac entraînerait probablement une augmentation des dépenses agricoles nationales et qu'il ne faut donc pas attendre une économie globale pour les États membres, poursuit le communiqué.
Plusieurs eurodéputés, dont le libéral finlandais Carl Haglund, ont souligné qu'avec la situation économique difficile des États membres et la concurrence avec d'autres domaines du budget, comme la recherche et la croissance, il sera très difficile d'augmenter le budget de l'agriculture dans la période budgétaire suivante.
Il a également été demandé au commissaire des détails sur le lien entre la Pac à l'horizon de 2020 et la stratégie de l'UE pour devenir une économie durable et solidaire en 2020.
« La Pac apporte une croissance durable dans les zones rurales. La croissance verte est quelque chose que nous ne pouvons pas faire sans l'agriculture », a répondu Dacian Ciolos.
Le député néerlandais, Bas Eickhout (Verts), a demandé plus de détails sur la façon dont la Pac peut devenir plus écologique et comment la réforme de la Pac aura une incidence sur les pays en développement.
« En 2010, nous avons utilisé moins de 1 % de la Pac pour les restitutions à l'exportation. Dix ou quinze ans auparavant, le chiffre était nettement supérieur à 10 % », a affirmé le commissaire européen, ajoutant que les importations alimentaires de l'UE proviennent davantage des pays en développement que pour d'autres zones économiques comparables.
« Quand il s'agit de financer des biens publics comme la sécurité alimentaire, l'atténuation du changement climatique, etc., tout cela est du devoir des agriculteurs. Nous n'allons pas faire tout cela avec moins d'argent que ces dernières années », a déclaré la présidente de la commission sur les défis politiques, Jutta Haug (Allemagne, Alliance progressiste des socialistes et démocrates), dans ses observations finales.
Faisant suite aux travaux de la commission sur les défis politiques, un rapport final sera voté en session plénière en juin, juste avant que la Commission européenne présente sa proposition pour un nouveau cadre budgétaire.