La Chine s'est montrée décevante et l'Inde a fait « un pas en avant, un pas en arrière » au cours des discussions sur le cycle de Doha de libéralisation des échanges, a estimé jeudi l'ambassadeur américain auprès de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), Michael Punke.
M. Punke, qui est également vice-représentant américain au Commerce, a prévenu que l'objectif de conclure cette année les négociations entamées en 2001 dans la capitale du Qatar risque d'être torpillées si les membres de l'OMC ne s'engagent pas immédiatement dans des pourparlers constructifs.
« Nous avons été d'une certaine manière déçus de ce que nous avons entendu de la Chine lors d'une rencontre en décembre », a expliqué M. Punke lors d'un point de presse à Genève.
« Nous espérions beaucoup, en particulier dans la foulée des discussions du G20, que nous entamerions des négociations substantielles. Mais ce que nous avons entendu était à peu près similaire à ce que nous avions déjà entendu auparavant », a-t-il regretté.
Le responsable américain a de même estimé que New-Delhi avait envoyé des messages contradictoires. « Mon sentiment personnel quant à l'Inde est qu'elle fait un pas en avant, un pas en arrière. Les signaux que nous avons reçus de l'Inde ont été très contradictoires », a-t-il affirmé.
Il a expliqué que lors d'un déplacement en août à New Delhi, il avait eu le sentiment que les deux pays étaient sur le point d'entrer dans des discussions concrètes cruciales pour la suite.
Mais, à son retour à Genève, ces paroles ne se sont « jamais matérialisées malgré notre volonté », a-t-il déploré.
Les discussions de Doha sont pratiquement au point mort depuis plus de deux ans en raison de différends persistants entre pays développés et en développement, sur l'ampleur des concessions à lâcher.
L'ambassadeur américain a rappelé la position de principe des Etats-Unis, qui estiment que les pays industrialisés ont déjà beaucoup concédé et que c'est désormais au tour des pays émergents de faire des efforts.
« Nous sommes prêts, décidés et en position de négocier où que ce soit, quel sujet que ce soit et avec qui que ce soit, sauf nous-mêmes », a insisté M. Punke, estimant désormais nécessaire de commencer à négocier sérieusement pour pouvoir conclure le cycle cette année.
« La phase finale est en perspective. Il est donc essentiel que nous commencions à entrer dans le vif des négociations (...) si nous voulons réussir en 2011 », a-t-il martelé.