Plus ou moins déçus ou soulagés de l'accord intervenu, mardi, sur la réforme de la Pac, la Confédération paysanne, Jeunes Agriculteurs et Coop de France attendent avec impatience les discussions tripartites (Commission, Parlement, Conseil) et un accord définitif, en juin prochain, afin de donner un peu de visibilité aux agriculteurs.
Dans un communiqué du 21 mars 2013, la Confédération paysanne (CP) se dit « consternée » de l'accord « timide », « vidé de son contenu », signé par les 27 ministres de l'Agriculture sur la réforme de la Pac le 19 mars 2013. Les « avancées » dont se félicite Stéphane Le Foll sont jugées comme des « affaiblissements ». « La Pac continuera à verser 80 % des aides à 20 % des agriculteurs. Globalement, les ministres ont donné plus de flexibilité aux Etats membres pour la mise en œuvre des mesures, altérant la dimension européenne de la Pac. » Le syndicat dénonce également le fait que « quasi toutes les mesures en faveur de l'emploi paysan et permettant la redistribution des aides ont été sabrées ou minorées ». Il note « une seule avancée » : la possibilité de coupler 12 % des aides à des productions fragilisées, tout en l'estimant « trop peu ambitieuse ». La CP appelle à mieux prendre en compte les enjeux sociaux, économiques et environnementaux dans la suite des négociations.
Jeunes Agriculteurs (JA) et Coop de France saluent néanmoins un accord qui ouvre enfin la voie aux discussions tripartites (Commission, Parlement, Conseil). JA se félicite notamment « de l'accent mis sur la nécessité du recouplage, notamment dans l'élevage, mais regrette néanmoins que le Conseil ait rendu facultative la majoration « jeune » des paiements directs, alors que la Commission et le Parlement la souhaitent obligatoire. Le syndicat espère que les Etats se rangeront à leur avis.
Pour Coop de France, l'accent doit dorénavant être mis « sur la prise en compte et l'amélioration de mécanismes régulateurs de marché », comme le maintien des quotas sucre et des droits de plantation viticole, l'équilibre des marchés laitiers et le renforcement des organisations de producteurs et des coopératives dans le secteur des fruits et légumes.
Tous attendent avec impatience les discussions tripartites et un accord définitif en juin afin de donner un peu de visibilité aux agriculteurs.