Depuis le printemps, la météo, bienfaisante pour les rendements, a lésé la qualité.
Les récoltes d'orge d'hiver se terminent dans la moitié sud du territoire et débutent plus au nord. Les rendements sont souvent bons à très bons (60 à 90 q/ha). Au nord-est, les orges touchées par le gel affichent des rendements moindres. Pour le débouché brassicole, le taux de protéines n'est pas trop élevé et le calibrage correct, bien qu'il reste très lié aux variétés. Le poids spécifique (PS) est souvent jugé plus faible que d'habitude.
Après un début difficile à cause des nombreux épisodes de pluie, la récolte du blé dur prend doucement fin dans le Sud et a débuté ailleurs. Elle a été marquée par la présence de nombreux grains mitadinés. Toutes les régions productrices sont concernées et les taux peuvent atteindre 50 %, ce qui grève d'autant la valeur semoulière. « Le rendement important, le manque d'azote et les pluies à la récolte expliquent ce constat », précise un opérateur.
Le taux de protéines subit également les conséquences des bons rendements, avec un effet dilution, mais reste au-dessus de la norme. Pour le poids spécifique, il y a un « avant » et un « après » pluie, mais il reste au-dessus de 78 g/hl. Les rendements sont donc supérieurs aux prévisions, à près de 60 q/ha dans le Poitou-Charentes, l'Aquitaine, le Midi-Pyrénées et le Rhône-Alpes, 70 q/ha dans les Pays de la Loire.
En blé tendre, de sérieuses craintes se portent sur les mycotoxines. Les récoltes débutent mais les rendements s'annoncent bons à très bons : 65 q/ha dans le Rhône-Alpes, de 70 à 85 q/ha en Auvergne, Aquitaine, dans le Poitou-Charentes, de 80 à 90 q/ha dans les Pays de la Loire. Mais les rendements ayant « grignoté » l'azote, le PS et le taux de protéines sont tout juste à la norme. Il n'y a donc aucune marge si les pluies devaient revenir interrompre les moissons… En Alsace, les opérateurs incitent même les agriculteurs à rentrer le blé à 17 ou 18 % d'humidité pour préserver la qualité !
Les premiers résultats en colza sont hétérogènes, de 20 à 45 q/ha dans le Midi-Pyrénées et en Aquitaine, où la récolte est terminée, de 30 à 35 q/ha en Auvergne, dans le Rhône-Alpes et le Poitou-Charentes, 35 q/ha dans les Pays de la Loire et en Champagne-Ardenne, 35 à 45 q/ha en Bourgogne... pour les premières récoltes. Au nord-est, les zones touchées par le gel ne sont pas encore récoltées et font craindre de moins bons résultats.
Verse localisée Même si les parcelles versées sont très impressionnantes, ces situations restent très localisées et liées à des orages violents ou à des bourrasques de vent. Le Poitou-Charentes, le Centre, l'Ile-de-France et la Champagne-Ardenne sont les régions les plus concernées. Si la verse est intervenue avant la fin du remplissage, le rendement pourrait être limité. La qualité pourrait aussi en prendre un coup : chute du PS, moucheture, temps de chute de Hagberg, mitadinage et germination sur pied favorisés. |
Maïs en retard Les maïs accusent souvent du retard, lié à des semis tardifs, ou, pour les plus précoces, aux sommes de températures bien inférieures à celles de 2011. Le potentiel pourrait être moindre que l'an passé. Par endroits, des manques de pieds sont observés, en raison de températures froides, des insectes du sol ou encore des oiseaux. Les tournesols ont fréquemment un aspect luxuriant, pas toujours gage de bon rendement. « Le but n'est pas de faire des feuilles, mais des capitules », rappelle un opérateur de la Champagne-Ardenne. Le fort développement allié au climat humide est favorable aux maladies. Les betteraves semblent aussi avoir beaucoup de feuilles, au détriment de la taille des racines. Quant aux pommes de terre, elles subissent une pression « diabolique » de mildiou. |