L'Afab (Association des fabricants d'aliments du bétail de Bretagne) estime jeudi dans un communiqué que l'explosion des cotations des matières premières végétales sur les marchés mondiaux met les filières animales bretonnes en « grave péril ».
Elle « alerte les acteurs des filières animales et attend un réveil des politiques et des distributeurs pour prendre la mesure des dangers à venir, et bâtir un plan de répercussion de ces hausses délétères ».
L'Afab rappelle que de janvier 2012 à juin 2012 en « rendu centre Bretagne », les céréales ont renchéri de plus de 40 €/t (+20 %) et le soja de plus de 120 €/t (+40 %). Ces composants de base des aliments pèsent plus de 85 % du prix des aliments en Bretagne. « Ces niveaux plaçaient déjà les aliments quasiment au plus haut historique (devant avril 2008 et avril 2011 précédents tristes records) », indique l'association.
L'Afab évoque « un second semestre explosif ». « En trois semaines, le soja est passé de 400 à plus de 555 €/t – le colza et le tournesol ne sont pas en restent –, et le blé passe les 265-270 €/t en Bretagne où la récolte de 2012 se fait attendre sous la pluie, ce qui tend un peu plus les stocks disponibles... »
« Malgré toutes les actions modératrices mises en œuvre par les fabricants d'aliment de bétail adhérents à l'Afab : lissage des prix par des achats à terme, choix de composants, reformulations, etc., des hausses très fortes et durables sont prévues pour les semaines à venir », explique l'Afab.
Pour demain, « le seul espoir réside dans la future récolte sud-américaine en céréales et en soja. Au début de 2013, si tout va très bien là-bas, nous pouvons espérer une détente salutaire des prix mondiaux. Les experts, vu la faiblesse des stocks mondiaux prévus à la fin de 2012, ne voient pas de chute des prix comme en 2009 ».
« D'ici là, nous allons vivre des mois très longs et douloureux pour notre économie des filières animales et donc la santé de éleveurs et des filières des viandes et œufs en particulier », déclare l'Afab.
« Une vraie prise en compte de la réalité des marchés agricoles est indispensable pour sauver les productions françaises, et demain encore pouvoir bénéficier d'une sécurité et d'une qualité ''made in France'' agricoles et agroalimentaires. Des milliers d'emplois sont sur la sellette, et trop attendre pour répercuter ces hausses c'est mettre en grave péril nos outils de production, déjà en situation précaire », ajoute l'Afab.
Lire également :
- Porc : la FRSEA Bretagne s'inquiète de la hausse du coût de l'aliment (18 juillet 2012)
- Porc : la Coordination rurale réclame une hausse de 15 à 20 centimes (18 juillet 2012)
