Les rendements sont supérieurs aux estimations et la qualité des céréales est cette année excellente. Malgré quelques averses, les récoltes ont avancé bon train depuis la semaine dernière.
En ce début de mois de juillet, la collecte d'orge d'hiver est ainsi sur le point de se terminer dans les zones les plus tardives (Nord-Pas-de-Calais, Lorraine, Bretagne…) avec une moisson déjà réalisée à 60 à 70 %.
Si les rendements sont légèrement supérieurs aux estimations, ils sont, la plupart du temps, moins bons qu'une année moyenne, avec 5 à 10 q/ha de moins.
La Charente fait toutefois partie des zones les plus touchées par la sécheresse, avec près de 30 % de rendement en moins que d'habitude, à 45 q/ha. A l'inverse, dans le Pas-de-Calais, les chiffres oscillent entre 85 et 90 q/ha, comme lors d'une année classique.
Dans les zones d'élevage, les orges fourragères ne seront pas toutes collectées car « il y a encore plus d'autoconsommation que durant les campagnes passées, compte tenu de la sécheresse ».
Quant aux orges brassicoles, d'un avis quasi unanime, le taux de protéines est dans les normes et le calibrage, souvent excellent. « La variété Esterel représente une grosse part de notre sole et elle calibre mieux que d'habitude », affirme un conseiller en Côte-d'Or.
Dans le Poitou-Charentes, la qualité est parfois plus médiocre, mais « les mélanges de lots devraient permettre de répondre aux besoins du marché ».
Colza moins pénalisé
A ce stade, la bonne surprise de l'année semble être le colza. Malgré des résultats très hétérogènes (comme pour les autres cultures), la crucifère a su compenser. « Globalement, les performances sont au-dessus des prévisions initiales, ce qui confirme que les années sèches ne sont pas défavorables au colza », souligne le Cetiom, sur la zone nord-est du territoire.
La collecte de colza est très avancée dans le Sud (Midi-Pyrénées, Aquitaine, Lauragais, sud du Poitou-Charentes), voire sur la fin, avec 25-30 q/ha en moyenne. La récolte est souvent supérieure à 30 q/ha dans les autres régions.
Un orage à la fin de juin, avec une très forte pluviométrie et du vent accompagné de grêle, a toutefois fait de gros dégâts dans la Champagne-Ardenne. « Des pertes importantes de rendement sont attendues sur les colzas qui étaient à la veille de la récolte », relate un opérateur dans la Marne.
Comme pour les orges, les blés, dont les chantiers sont là encore plus avancés dans le Sud, présentent des rendements avec de très fortes disparités. Globalement en baisse, ils révèlent toutefois une très bonne qualité.
Ils sont en moyenne, pour le blé tendre, de 25-30 q/ha dans le sud du Poitou-Charentes, de 45 q/ha dans le Midi-Pyrénées, de 50-60 q/ha en Aquitaine, au nord du Poitou-Charentes et dans les Pays de la Loire. Les poids spécifiques (PS) et le taux de protéines sont très bons, même pour les blés améliorants.
Même sentence pour le blé dur, qui présente par exemple dans le Lauragais des rendements en baisse de 10 %, à 40-45 q/ha, un PS supérieur à 82 kg/hl et un taux de protéines de 13-14 %.