Les consommateurs boudent les endives et les poireaux en raison de la météo printanière. Les arbres fruitiers affichent en revanche quinze jours d'avance et, comme chaque année, les producteurs craignent le coup de gel qui viendrait tout gâcher.
Vergers en avance
Dans le sud de la France, les vergers ont fleuri depuis longtemps, explique à l'AFP Luc Barbier, président de la Fédération nationale des producteurs de fruits (FNPF). « On est sur un scénario identique à 2011, on a fleuri tôt, complètement à l'inverse de l'an dernier. En 2013, on avait trois semaines de retard, cette année on peut avoir 15 jours d'avance mais il faut attendre mai et juin, des mois cruciaux, pour savoir », explique-t-il. La météo à venir « n'est pas inquiétante », selon lui, mais les producteurs de fruits « ont toujours peur d'un coup de gel » tardif qui viendrait anéantir les promesses de fruits en gelant les fleurs.
Asperges à l'heure
En revanche, les fruits et légumes de saison semblent plutôt à l'heure. Les premières asperges des Landes commencent à arriver sur les étals et les professionnels s'attendent à une pleine saison pour Pâques, comme chaque année, indique de son côté Interfel, l'interprofession des fruits et légumes frais.
Les premières gariguettes du Lot-et-Garonne se sont, quant à elles, pointées au Salon de l'agriculture, à la fin de février, comme d'habitude. « Le climat semble d'ailleurs favorable à la qualité de production », souligne-t-on chez Interfel.
Légumes d'hiver en crise
Les poireaux sont en crise depuis plus d'un mois, selon Interfel. Après un début de saison correct jusqu'à la fin de décembre, les pluies ont ensuite perturbé les récoltes. De plus, les producteurs français ont subi l'âpre concurrence de la Belgique. Sans compter que les consommateurs ont boudé ce légume typique de la saison hivernale en raison des températures clémentes. Résultat : des prix en chute libre et des producteurs inquiets alors qu'il reste encore un mois et demi de récolte, détaille Interfel.
Même chose pour les endives. L'offre était abondante cette année mais la demande n'était pas au rendez-vous. La situation est donc compliquée pour les agriculteurs français depuis le début de février, avec des prix faibles. Pour relancer la consommation de ces deux produits, les professionnels vont lancer des campagnes de communication pour rappeler notamment que l'endive s'apprécie aussi en salade par 20 degrés !
Une humidité inquiétante
Si, d'une manière générale, les cultures sont en avance, l'accumulation de pluie cet hiver, en Bretagne notamment, a gorgé les champs d'eau. Du coup, les producteurs ont du mal à accéder à leurs parcelles, ce qui perturbe la récolte de certaines cultures d'hiver et retarde les semis de printemps. De plus, la conjonction d'une forte humidité et d'un développement végétatif précoce fait craindre le développement de maladies particulièrement virulentes cette année.