« Depuis dix ans, il y a clairement des liens qui s'intensifient à tous les niveaux entre les marchés des matières premières et les marchés financiers. La crise de 2008 a eu un effet de coup de fouet en accélérant les corrélations », a démontré Delphine Lautier, professeur à l'Université Paris Dauphine, vendredi, lors du colloque sur les matières premières organisé par l'Autorité des marchés financiers (AMF) à Paris.
Cela signifie concrètement que « la transmission de chocs de prix peut être de plus en plus rapide », a ajouté Delphine Lautier, à la fin de son exposé sur le risque systémique sur les marchés des matières premières.
« Il est clair qu'il y a un lien entre la forte volatilité à court terme et le développement beaucoup plus rapide de la sphère financière que de la sphère sous-jacente (marché physique des matières premières, ndlr.) », a expliqué Olivier Guersent, responsable du cabinet de Michel Barnier, commissaire européen chargé du Marché intérieur et des Services.
« La taille des marchés dérivés (marchés à terme en particulier, ndlr.), a crû beaucoup plus rapidement que leur sous-jacent depuis 2003/2004, car ils sont devenus un placement alternatif pour des investisseurs », a analysé Olivier Guersent.
Delphine Lautier a nuancé : « Le plus souvent, ce sont des chocs sur les marchés physiques qui se répercutent sur les marchés financiers. Il existe un cas où les marchés financiers influencent les marchés physiques, lorsqu'il y a beaucoup de stock, avec du report. Alors l'essentiel de l'information vient du marché papier. »
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