S'il reste peu de surprise à attendre du côté de la production de blé en 2010 dans l'hémisphère Nord, « pour le maïs, première céréale produite au monde, il reste en revanche fort à faire et cette dernière pourrait progressivement récupérer la place de leader dans l'évolution des prix des céréales », selon une analyse du marché céréalier diffusée mardi à la presse par Agritel. « Les coupes débutent et les premières déceptions s'ensuivent », poursuit-il.
Les cultures de maïs ont souffert de la sécheresse cet été dans les pays de la mer Noire, « ce qui conduit inexorablement à des rendements bien inférieurs aux chiffres publiés par le département américain de l'Agriculture » (USDA), précise le spécialiste de la gestion des risques de marché.
« Au point que le gouvernement ukrainien envisage la mise en place de quotas à l'exportation, à l'image de la Russie un mois plus tôt. »
« En France, la pression de la maladie pourrait affecter le potentiel localement, mais surtout la collecte de grain sera entachée par une nette progression des récoltes ensilage, les éleveurs cherchant un palliatif à l'augmentation des prix des aliments », poursuit Agritel.
Enfin, les Etats-Unis, produisant 40 % de la production mondiale de maïs « pourraient faire défaut cette année à la dynamique engagée depuis le début des années 2000 ».
Pourtant, « l'augmentation incessante des besoins liés a la production d'éthanol, ainsi que le féroce appétit de l'Asie dont l'augmentation du niveau de vie engendre des besoins croissants pour l'alimentation animale, ne laissaient que peu de place à une récolte décevante », affirme Agritel.
« C'est dans ce contexte inquiétant que les résultats décevants » de la récolte de maïs aux Etats-Unis « pourraient faire l'effet d'une bombe dans un marché des céréales mondiales déjà attisé par le contexte du blé. Les stocks pourraient sombrer dramatiquement bas, si une récolte inférieure aux attentes se confirmait », ajoute-t-il.