Pertes de rendement, chute des prix, perspectives de la nouvelle Pac, suppression des traitements de semences... Les maisiculteurs ont exprimé de nombreuses inquiétudes lors de leur congrès. Au final, même si seulement 30 % de la sole est récoltée à ce jour, le rendement national du maïs grain devrait atteindre 90 q/ha, et la production 15 millions de tonnes.
Les conditions de récolte des maïs cet automne ont beaucoup alimenté les discussions des 500 producteurs réunis en congrès les 13 et 14 novembre 2013 à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques). Généralement programmé en septembre, ce congrès a été déplacé en novembre vu la tardiveté des semis cette année. C'était sans compter sur la pluviométrie excessive de cet automne. L'AGPM (Association générale des producteurs de maïs) estime ainsi que 30 % de la sole seulement avait été récoltée au 13 novembre. C'est surtout le cas dans le Sud-Ouest, où il y a quatre semaines de retard.
Mais, malgré ce climat difficile, « le maïs a de multiples ressources et en particulier sa génétique » pour rattraper un peu les dégâts et préserver les résultats, a rassuré Christophe Terrain, président de l'AGPM. Le rendement national de maïs grain en France est ainsi estimé par le syndicat à 90 q/ha en moyenne (-10 % comparé à la moyenne), avec toutefois de fortes hétérogénéités. Certaines régions s'en sont plutôt bien sorties, comme le Poitou-Charentes ou les Pays de la Loire. En Alsace et dans le Sud-Ouest, c'est plus problématique. Les taux d'humidité dépassent les 30 % d'humidité dans le Sud – des niveaux habituellement observés dans le Nord », note Christophe Terrain. La production de maïs grain français devrait ainsi s'établir à 15 millions de tonnes contre 15,7 Mt en 2012.
Dans ce contexte, l'AGPM n'hésite pas à faire le constat « d'une année noire » pour le maïs, où, à la perte de rendement, s'ajoute la chute des prix de 30 % par rapport à 2012. « Dans un contexte de hausse continue des charges, le prix de marché du maïs est aujourd'hui en deçà de son coût de production », alerte le syndicat des maisiculteurs, qui demande « une politique agricole ambitieuse pour retrouver de la compétitivité ». L'AGPM insiste ainsi sur « la nécessaire reconnaissance du mulching au titre des équivalences agronomiques dans le cadre du verdissement ».
Autre sujet de mécontentement : le moratoire de deux ans pour l'utilisation de trois traitements de semences de la famille des néonicotinoides qui est « une entrave supplémentaire à la productivité du maïs alors que la technologie OGM demeure dans une impasse politique ». Sur ce sujet, Christophe Terrain s'est montré plusieurs fois excédé de ne pas avoir eu de réponse à deux courriers envoyés au gouvernement au cours de ces trois derniers mois pour demander d'engager un débat sur l'avenir des biotechnologies. « C'est scandaleux, il y a une rupture de dialogue avec l'Administration », a exprimé Christophe Terrain, qui envisage de faire une lettre ouverte au Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, « pour prendre acte de son mépris » envers la filière du maïs.
« Il est urgent de libérer ces facteurs de production afin que le maïs puisse exprimer tout son potentiel, notamment génétique, au service d'une agriculture écologiquement intensive », a conclu l'AGPM.
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Le mulching oui..
jeudi 14 novembre 2013 - 20h26
Lorsqu'il est véritablement appliqué...Nous avons regressé; les broyeurs sous cueilleurs se sont substitués aux broyages du maïs et si possible au déracinement du pied pour lutter efficacement contre les foreurs... Trop de parcelles restent nues durant l'hiver sans véritable broyage antiparasitaire dérriére les batteuse...Le broyage sous cueilleur est un pré broyage qui a toute sa valeur mais on est loin de la chasse aux larves et chenilles dans la tige...Il y a 20 ans déjà, le sesavator avait été expérimenté (broyeur+extirpeur de pied)...Tout celà a été laissé de coté. Nous ne pouvons que comprendre pourquoi ... Les cultures manquent de rentabilité et notamment le maïs lorsque les prix baissent et les rendements ne sont pas au rendez vous; alors le producteur considére qu'aprés la récolte le cycle est terminé. Le maïs a été cultivé sur de petites et moyennes exploitations ce qui ne permet pas d'avoir un tracteur-broyeur disponible dérriére la batteuse. L'exploitation dans le Sud ouest est d'autant plus difficile d'intervenir en post récolte sur des sols hydromorphes saturés d'eau...Tout celà sont des réalités sur des surfaces trés importantes qui mettent véritablement en cause la lutte antiparasitaire, le couvert des sols et l'enfouissement des résidus organiques... Alors, monoculture ou Rotations ??????