Les éleveurs victimes d'attaques de loups vont pouvoir procéder à deux tirs supplémentaires de défense d'ici avril prochain, après autorisation du ministère de l'Ecologie, alors que les tirs sont en principe suspendus pour cette espèce protégée en Europe.
« Le ministère a proposé que l'on puisse réintroduire la possibilité de tirs de défense pour deux loups en anticipation du plafond maximal autorisé de l'année prochaine » qu'il reste encore à fixer, a annoncé jeudi Jean-David Abel, représentant de France Nature Environnement (FNE) au Groupe national loup.
Ce groupe s'est réuni jeudi avec des représentants des éleveurs, des services de l'Etat et des associations de protection de la nature pour la première fois depuis la fin de juillet. Ce devait être l'occasion de faire le bilan des mesures prises cette année pour mieux protéger les quelque 200 loups sur le territoire français tout en respectant les impératifs de sécurité pour les troupeaux des éleveurs.
Cette année le quota de six loups tués, sans nuire à l'état de conservation de l'espèce, a été atteint du fait de l'abattage volontaire et autorisé de trois loups et du braconnage de trois autres bêtes.
Le ministère a ainsi proposé « de lever la suspension de l'arrêté de prélèvement et de permettre le tir de deux loups supplémentaires après que le quota de six loups a été atteint », a confirmé Henriette Martinez, la représentante de l'Assemblée nationale au Groupe national loup.
« Les associations de protection étaient d'accord, les associations d'éleveurs auraient voulu plus, trois ou quatre loups, mais ils étaient satisfaits que le ministère ait trouvé le moyen de remettre en place des tirs de défense », a souligné Jean-David Abel, de FNE.
Il a toutefois rappelé que ce genre d'arrêté devait passer devant le Conseil national de protection de la nature et être signé par la ministre de l'Ecologie. « Cela va donc encore prendre un mois », a-t-il estimé.
Le ministère a également proposé de réévaluer le seuil de prélèvement maximal de loups en tenant compte du nombre d'attaques constatées l'année précédente.