Face à l'« ampleur des attaques de loups » ces dernières semaines, des bergers de l'Auvergne et de la Champagne-Ardenne notamment ont décidé d'aller crier leur désarroi à Paris pour demander « un nouveau plan loup efficace ».
Mobilisés à l'appel de la Fédération nationale ovine (FNO) et de la FNSEA, ils seront reçus le jeudi 27 novembre 2014 au ministère de l'Agriculture par le ministre Stéphane le Foll et la directrice de cabinet de la ministre de l'Ecologie, alors qu'ils devaient initialement se rendre au ministère de l'Ecologie, ont indiqué des sources concordantes mercredi.
Des manifestations en Champagne-Ardenne, en Auvergne et à Paris
« On est partis mardi de Brioude (Haute-Loire), nous faisons une étape à Moulins, c'est une transhumance symbolique », a expliqué mercredi à l'AFP Claude Font, président de la section régionale ovine de l'Auvergne.
De même, une trentaine d'éleveurs de moutons et de brebis de la Champagne-Ardenne devaient se rendre « par leurs propres moyens » à Paris jeudi pour la manifestation anti-loup.
A Strasbourg, quelques dizaines d'éleveurs du Bas-Rhin et de la Moselle s'étaient rassemblés devant le Parlement européen, où une délégation a été reçue par l'eurodéputée Anne Sander (UMP).
Quelque 300 éleveurs et bergers sont ainsi attendus jeudi dans les rues de la capitale. Le territoire compte en tout 50.000 éleveurs et 5,2 millions de brebis.
« 8.000 victimes et 29 départements touchés »
« Se faire dévorer par des loups n'a rien de naturel. On est contre le loup à partir du moment où il s'attaque à notre élevage. Les chiffres sont là, on est pratiquement à 8.000 victimes et 29 départements touchés par cette prédation » depuis le début de 2014, a ajouté M. Font.
A ce jour, la population de loups est plutôt estimée à 300 avec une progression de la population de 15 à 20 % par an, ce qui affole les bergers.
Au dernier recensement connu – remontant à la fin d'août – l'Administration comptabilisait cette année 4.800 victimes du loup, principalement des brebis. Environ 1.000 de plus que l'an dernier à la même date.
En 2013, près de 6.800 bêtes avaient été la proie du prédateur, soit plus du double qu'en 2009.
Les protections ne sont pas efficaces
« Il y a un accroissement en termes d'attaques, et les protections comme les filets électriques, chiens patous, ou bergers supplémentaires n'y font rien », selon M. Font.
Claire, bergère dans le Diois (Drôme) – qui ne participait pas à la manifestation – a relaté mercredi être elle aussi confrontée aux attaques de loups.
« C'est un stress énorme au quotidien, par exemple quand le chien aboie à 3h00 ou 5h00 du matin, c'est omniprésent et oppressant. Autour de moi les bergers se retrouvent dans le désarroi », a témoigné Claire.
Elle estime qu'« on ne peut pas éradiquer complètement le loup mais ceux qui ont voulu le surprotéger vont s'en mordre les doigts. Le loup se reproduit et se déplace très vite, les pétards d'effarouchement le font bien rire, il est très malin », ajoute la jeune femme.
Selon Jean-François Carenco, préfet du Rhône et du Rhône-Alpes chargé d'une mission de coordination interrégionale du plan d'action national loup, « les éleveurs d'ovins sont parfaitement au courant de ce qui se fait, des avancées ».
Il a indiqué n'avoir aucune remontée sur une agressivité accrue des loups, qu'évoquent certains bergers.
Les éleveurs « se trompent d'ennemi »
Alors que le nombre de tirs de prélèvement autorisés par les préfets, plafonné à 24 loups pour 2014-2015, pourra éventuellement être porté à 36 si le nombre de 20 bêtes tuées est atteint, le préfet a indiqué que l'Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), qui assure un contrôle technique sur ces tirs, allait former davantage de lieutenants de louveterie (louvetiers).
Dans un communiqué, le réseau CAP Loup réunissant des associations de protection de la nature, a estimé que les éleveurs « se trompent d'ennemi » : « Le loup est une cible très facile à désigner, fédératrice pour des syndicats agricoles dépassés par les difficultés profondes de la filière ovine. »
article mediapart
vendredi 28 novembre 2014 - 21h47
* Message http://blogs.mediapart.fr/blog/francoise-degert/271114/l-extraordinaire-arnaque-de-la-protection-du-loup Article ou on apprend que les hardes de loup venu d'Italie ne sont que des croisées chiens donc non protégées. Des financiers sont prèt à financer des ONG pour gérer des espaces naturel en contre partie de crédit carbone .Pour cela il faut de débarasser des éleveurs...